Favoriser les entreprises de l’ennemi !

Maurras lors de son procès à Lyon en janvier 1945
Maurras lors de son procès à Lyon en janvier 1945.
Avoir favorisé les entreprises de l’ennemi, telle est l’absurde accusation à laquelle Maurras doit faire face devant la Cour de justice de Lyon, du 24 au 27 janvier 1945.

Une seule phrase, dans sa longue défense, suffit à clore la question :

Pas une personne au courant des Lettres contemporaines ne me contredira si j’affirme qu’il n’existe pas un écrivain français qui ait manifesté par toute sa carrière, au même degré que votre serviteur, une semblable horreur de l’esprit allemand et de la domination allemande. Le fait matériel n’est pas contesté jusqu’au mois de juin 1940 ; et l’accusation veut qu’alors, à soixante-douze ans, j’aie changé de pensée, d’esprit et de langage ! Il faudrait qu’elle nous expliquât ce revirement.

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La Monarchie fédérale

Dans les premières éditions de L’Étang de Berre, de 1915 à 1924, le texte que nous publions aujourd’hui s’appelait La Monarchie fédérative. En 1927 paraît une édition de luxe, illustrée par Albert André ; l’ordonnancement des articles est un peu modifié, et celui-ci, daté de juin 1912, reçoit un nouveau titre, La Monarchie fédérale.

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À nos amis des cinq continents

Vierge de Miséricorde de Martigues
Vierge de Miséricorde de Martigues.
Voici une nouvelle année qui commence, une nouvelle décennie même, si l’on veut se donner des unités de mesure du temps long. Nous souhaitons à tous les utilisateurs de notre site, les fidèles, les nouveaux, et ceux qui viendront nous rejoindre, de disposer au cours des saisons à venir et sans limitation de tout ce qui permet le libre exercice de l’esprit critique : une bonne santé, pas trop de soucis, et ce qu’il faut de sérénité, de détachement et d’appétit intellectuel pour s’adonner à la lecture et à la pensée. Car nous savons bien que, si vous vous intéressez à l’œuvre de Charles Maurras, c’est que vous estimez que votre journal télévisé ne vous permet pas à lui seul de comprendre le monde dans lequel nous vivons, ni d’où il vient, ni comment il se transforme sous nos yeux.

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Les derniers jeunes poètes

Nombre de lecteurs de Mes idées politiques auront retenu et cité avec délectation ces quelques phrases qui fondent la Tradition critique et qui renvoient dos à dos l’esprit conservateur et l’esprit révolutionnaire :

La méthode qui me sembla toujours la mieux accordée aux lois de la vie n’a jamais délivré un quitus général au « bloc » de ce que les Pères ont fait. En accordant à leurs personnes un respect pieux, l’esprit critique se réserve d’examiner les œuvres et les idées.

Mais l’esprit critique voit clair ; l’esprit révolutionnaire ne sait ni ne veut regarder. Du passé faisons table rase, dit sa chanson. Je hais ce programme de l’amnésie.

Non, point de table rase. Cependant, libre voie !

Mais, comme tous les aphorismes sélectionnés en 1936 par Rachel Stafani alias Pierre Chardon dans la masse des articles rédigés par Charles Maurras en quarante années, ni l’origine ni le contexte de la publication de celui-ci ne sont précisés.

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Le Zola désolant d’avant J’accuse

Émile Zola, l’icône incontournable de la bien-pensance sociale, la référence des références du courage, de la probité et de la droiture, l’homme qui avec Jean Jaurès et Victor Hugo compte une avenue dans chaque commune de France qui se respecte, Émile Zola, ce monument de la morale moderne, de l’humanisme démocratique, aurait-il eu des zones d’ombre ?

Ou du moins, est-il pensable qu’il ait pu être attaqué, critiqué, moqué, rejeté par des gens qui n’auraient pas été d’affreux cléricaux, des piliers de l’intolérance, des fourriers du fascisme ?

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L’enseignement du latin

Le 3 novembre 1943, la zone Sud est occupée depuis bientôt un an. L’actualité n’est pas rose et la censure ne laisse rien passer. Maurras choisit, pour sa chronique dans Candide, d’offrir au public conservateur de ce journal un sujet qui ne fâchera personne : la défense de l’enseignement des humanités classiques, et de la langue latine en particulier.

Ce thème qui peut paraître aujourd’hui aussi décalé que la vénerie ou l’héraldique mérite d’être plus précisément resitué dans son contexte. On pourra alors remplacer « latin » par « histoire », ou par « culture générale », pour donner à ce badinage d’érudit une signification actuelle. Continuer la lecture de « L’enseignement du latin »