Nous voici arrivés au terme de L’Action française et le Vatican, avec la lettre à Pie XI et la conclusion.
Enfin ! s’exclameront certains. À ceux-là nous rappellerons qu’il y a encore deux séries d’appendices que nous pourrions leur asséner. Mais les appendices, en dehors de la conclusion, sont ou des textes déjà numérisés dans La Démocratie religieuse (comme l’épisode des cloches de Suresnes) ou des morceaux de la Politique quotidienne de Maurras que nous recroiserons fatalement à un moment ou un autre. Dans les deux cas, ils prendront leur place peu à peu dans le sommaire, au gré de nos disponibilités et de nos travaux futurs, sans qu’il soit besoin de prolonger cette AF et le Vatican en leur donnant une attention qu’ils méritent sans doute, mais pas en tant qu’ils sont insérés en appendices dans ce recueil composite et déjà passablement rempli de redites.
C’est que l’histoire de la condamnation est à la fois ramassée dans le temps, abondante, compliquée en elle-même, et, comme nous l’avons vu, est encore embrouillée d’un certain nombre de polémiques secondaires qui ont une fâcheuse tendance à prendre une âpreté qui les rend presque autonomes, comme celle sur les propos et les intentions de Pie X. Encore ce recueil ne donne-t-il qu’une faible idée des échanges quotidiens entre L’AF, La Croix, l’Osservatore Romano reproduit par diverses feuilles françaises et avec lequel courait le contentieux vieux de la guerre, La Vie catholique, les Études, et jusqu’à certains bulletins diocésains, voire paroissiaux, sans compter les innombrables folliculaires et graphomanes que le Sillon avait laissés orphelins et qui trouvèrent là leur revanche, sinon leur vengeance. Les partisans de l’AF furent d’ailleurs nombreux à leur répondre.
Au-delà de son détail parfois fastidieux, on ne saurait trop redire l’importance de la condamnation de 1926-1927. Si l’on a parfois exagéré en en faisant le seul élément d’un relatif déclin de l’Action française dans ces années 20 finissantes, il ne faudrait pas que le mouvement de balancier aille jusqu’à nier son importance. La conjonction du royalisme de beaucoup de militants et de sympathisants avec un catholicisme attentif et sincère a été dévastateur quand les critiques sont venues de Rome, quand les sacrements furent jetés dans la bataille politique par des clercs dévoyés en politique, quand on entreprit de tourner contre beaucoup des royalistes d’AF cela même qui sous-tendait une partie de leur conscience politique.