Bourget, le précurseur

Paul Bourget est aujourd’hui bien oublié. Ou du moins bien peu lu si l’on considère l’immense succès qu’il recueillit de son vivant ou si on le compare avec des contemporains étrangers comme Mark Twain ou Henry James.

Littérature datée ? manque d’originalité ? ou plus cruellement manque d’importance ? Il est vrai que Bourget n’appartient pas à ces géants qui bouleversent la littérature et qu’on ne peut ignorer bien longtemps même après un relatif purgatoire. Pas plus n’appartient-il à ces auteurs novateurs qui, à défaut d’un vaste génie, jouent un rôle clef dans l’évolution des idées et des styles. Pas même n’appartient-il à ces auteurs à propos desquels on s’échange une ferveur commune entre zélateurs enthousiastes : Léon Bloy, Alexandre Vialatte, ou encore Malcolm Lowry. Le Disciple, événement considérable en son temps, est parfois encore lu. Mais c’est plus comme un témoignage d’époque que comme une œuvre littéraire à part entière, et Bourget nous dessine la figure inattendue d’un grand écrivain qui ne fut reconnu, salué et apprécié comme tel que par ses contemporains. Continuer la lecture de « Bourget, le précurseur »

Décès de François Marie Algoud

Nous apprenons avec tristesse le décès de François Marie Algoud. Maurrassien historique connu de beaucoup de nos lecteurs, nous l’avions rencontré et il nous avait prodigué de généreux encouragements, nous fournissant également divers textes d’intérêt qui se retrouvent sur notre site.

Ses obsèques auront lieu le 10 janvier 2012 à 10h30, à la Collégiale Notre-Dame de Poissy (Yvelines). Conformément à ses vœux il n’y aura pas de fleurs, mais une liste d’œuvres qui lui étaient chères et que l’on peut soutenir sera disponible sur place.

Les colonies du point de vue empirique

« Ce vocabulaire sentimental présente assez mal la question. Voyons les faits. »

Voilà, sur le sujet des colonies, un texte tiré des Cahiers de la république des lettres en 1928, et qui résume non seulement les préoccupations de Maurras sur ce sujet, mais qui illustre aussi comment sa démarche est comprise.

Car comment expliquer que l’on nous rabatte si souvent les oreilles du fameux empirisme organisateur, dont Maurras parle somme toute très peu, sinon dans les Trois Idées politiques ? Sans doute une certaine fossilisation de la lecture de Maurras en est responsable. Mais cette fossilisation même, où a-t-elle bien pu prendre sa substance ? au point qu’on entend parfois parler de l’empirisme organisateur comme si Maurras y avait consacré des volumes entiers, comme s’il l’avait théorisé de la même manière que le matérialisme historique l’a été par Marx ou le « libéralisme » — au sens anglo-saxon — par Rawls ? Continuer la lecture de « Les colonies du point de vue empirique »

Olivier de Serres ne ment pas

« L’une des plus nobles et des plus pures gloires de la patrie française » : Maurras ne parle là ni d’un militaire, ni d’un saint ni d’un ministre royal, mais d’un agronome, Olivier de Serres, auteur à la toute fin du seizième siècle du Théatre de l’agriculture et mesnage des champs. Maurras l’avait cité parfois dans les textes que nous avons publiés, en particulier dans Le Théorème du cyprès. Le Théâtre est un vaste manuel d’agriculture et de vie rurale, à la fois dans la tradition des traités antiques comme le De re rustica de Caton et déjà proche des traités modernes avec leur préoccupation de productivité rationelle et de juste profit.

Voilà bien Maurras sur la fin, s’écrirera-t-on, soutenant les lubies ruralistes et agricoles de la Révolution nationale ! Eh bien non : ce texte date de 1887, dans La Réforme sociale, et Maurras n’a pas vingt ans. Continuer la lecture de « Olivier de Serres ne ment pas »

Deux notices de 1887

On sait que Maurras écrivit toute sa vie dans L’Action française, outre son article quasi-quotidien et d’autres articles d’actualité, une revue de presse fameuse qu’il signait du pseudonyme de Criton. Nous en donnerons sans doute quelques exemplaires à l’occasion, mais le caractère très circonstanciel de cette revue de presse et le fait évident que Maurras y parle peu mais y cite longuement ses collègues journalistes lui donne une coloration qui ne la fait pas précisément entrer dans les œuvres de Maurras au même titre que ses autres articles de presse.

Comment Maurras s’est-il retrouvé attelé à cette besogne sans doute intéressante pour nourrir ses réfexions, mais somme toute ingrate et assez fastidieuse dans la durée pour qu’il s’en soit parfois plaint ? Continuer la lecture de « Deux notices de 1887 »

Un article de jeunesse sur l’éducation

Maurras a souvent écrit sur l’enseignement et sur l’éducation au sens plus large, sujets de plusieurs des textes que nous avons déjà numérisés : de 1886 deux notes de lecture, l’une sur l’abbé Bouat et l’autre sur Élie Rabier jusqu’à Jeunes et Vieux en 1942, en ayant garde de ne pas oublier L’Avenir de l’Intelligence qui trace un tableau saisissant où s’insèrent ces préoccupations quant à la formation, à l’éducation, à la jeunesse.

Le texte que nous vous proposons aujourd’hui, Les Nouveaux Théoriciens de l’éducation et l’École de la paix sociale est un texte de jeunesse, puisqu’il date de 1887 Continuer la lecture de « Un article de jeunesse sur l’éducation »