La mer, la mer, toujours ensorcelée

Le neuvième et dernier conte du Chemin de Paradis, troisième et dernier de la série des « Harmonies », n’est pas véritablement un conte, car il ne contient ni action ni personnages. C’est l’évocation d’une rupture amoureuse, déclinée en 28 chants, formant comme une suite d’hommages et d’actions de grâce à la Mer. Mais ces louanges ne sont qu’esquissées, drapées sous le fin voile de mystérieuses paraboles ; on n’y trouve rien qui ferait penser à un bruyant éclat de culte païen arrivant en finale d’un recueil dont maints commentateurs n’ont voulu retenir que les aspects anti-chrétiens. Continuer la lecture de « La mer, la mer, toujours ensorcelée »

La première Provence de Charles Maurras

La Provence occupe une grande place dans l’œuvre de Charles Maurras. Des textes de jeunesse ont été repris dans divers recueils et dans plusieurs livres d’art. Mais il s’agit pour l’essentiel d’une production tardive ; Anthinéa paraît en 1901, L’Étang de Berre en 1915, Les Vergers sur la Mer en 1937, les éditions d’art ensuite. Ainsi, nombre d’articles publiés au cours des années 1890, en général dans la Gazette de France, ne seront connus du public que longtemps après.

Nous publions aujourd’hui les premiers d’entre eux, ceux qui sont repris dans la dernière partie d’Anthinéa, après les chapitres sur la Grèce, l’Italie et la Corse. Ils sont au nombre de cinq, quatre petites notes de voyage et un texte plus charpenté, plus politique, qui préfigure, et même contient déjà en résumé, tout le combat que Maurras mènera au long de sa vie, l’Ordre contre le désordre, le classicisme contre le romantisme. Continuer la lecture de « La première Provence de Charles Maurras »

Maurras défenseur de la langue française

Du vivant de Charles Maurras, la langue française n’était pas attaquée comme elle peut l’être de nos jours par l’hégémonie anglo-américaine. Il n’y avait donc pas là de danger immédiat, et Maurras n’en parlait guère, encore que nous ayons lu, dans un texte publié dans Candide en 1941, une vive attaque contre les anglicismes du langage courant.
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Jaurès, la Grande Mademoiselle

Jean Jaurès, qui a son avenue dans toutes les villes de France, est un mythe officiel, une statue du Commandeur, une référence omniprésente ; mais qui sait au juste ce qu’il fut, ce qu’il réalisa ?

Les points de repère sont rares. Jaurès n’a jamais été à la tête de l’État, il n’a jamais même été ministre. Il n’a pas tenté de prendre le pouvoir. Il ne laisse aucun livre culte, aucune poésie que tout un chacun a pu apprendre à l’école. On est bien en peine de citer quelque chose de lui, ou de lui attribuer quelque événement symbolique ; pas de bataille d’Hernani, ni de « J’accuse », ni de Déjeuner sur l’herbe. Les mines de Carmaux, la Verrerie ouvrière d’Albi, voilà qui relève plus du fait divers local que de la secousse planétaire. Alors, d’où vient la légende ? Continuer la lecture de « Jaurès, la Grande Mademoiselle »

La Chair, le Scapulaire et le Suicide

La Bonne Mort est l’un des plus anciens, et en tous cas le plus mystérieux, des neuf contes du Chemin de Paradis. Il a failli donner son nom, ou presque, au recueil lui-même, qui devait à l’origine s’appeler La Douce Mort. Charles Maurras, dans un extrait de lettre cité par Roger Joseph et Jean Forges, donnait des détails sur son projet de publication.

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Retour sur Cargèse

Dans notre récente présentation du texte de Maurras sur Cargèse, nous avions mentionné qu’il est « possible que [ce texte] ait auparavant été publié dans une revue, comme plusieurs autres chapitres d’Anthinéa, mais nous n’en savons pas plus ». Un de nos correspondants, qui n’ignore rien de ce qui touche à l’île de Beauté, nous a communiqué l’information qui nous manquait : Une ville grecque et française a été publié pour la première fois sous le titre Les Cargésiennes, en novembre 1900, dans la Revue hebdomadaire. Merci pour cette précision !

Ceci nous conduit à revenir sur Roger Joseph, dont la Biblio-Iconographie de Charles Maurras, co-signée avec Jean Forges (première édition en 1953, refondue en 1980) est notre principale source d’information. Mais il nous arrive aussi d’y trouver des erreurs ou, comme pour la première publication de l’article sur Cargèse, des omissions.

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