Non, la formule qui donne son titre à ce billet n’est pas extraite d’un poème sur Athènes ou Rome, ni d’une évocation de Dante, mais plus prosaïquement d’un article de l’Action française du 20 juillet 1938, antérieur de quelques mois à celui que nous vous proposions la semaine dernière.
De quoi est-il donc question en juillet 1938 ? D’abord de la visite des souverains anglais ; ceux qui en sont restés à l’image d’Épinal — ou à la légende noire, selon l’endroit où ils se placent — d’un Maurras nanti d’une anglophobie d’amiral en seront peut-être un peu étonnés : la « défense de l’occident », Maurras emploie explicitement la formule, passe par l’alliance anglaise, par l’enthousiasme pour l’alliance anglaise, même. Sans doute une habituelle vigilance est-elle recommandable sur certains points : ni plus ni moins qu’avec d’autres alliés possibles. Quelques mois plus tard, l’année 1938 aura tempéré ces ardeurs, non par une déconvenue ou par anglophobie, mais par l’évolution politique et l’éternelle incapacité de la République à avoir une politique extérieure qui ne soit pas empêtrée dans ses contradictions et compétitions de politique politicienne. Il n’y aura alors plus ni raison ni mesure possible, et la course d’un régime impuissant à préparer un conflit qu’il ne se donne pas les moyens d’éviter paraîtra fatale, alliance ou pas.
Ensuite c’est du nationalisme qu’il est question : alors que les nationalismes prennent en Europe leur plus grande extension, le nationalisme intégral de l’Action française n’est pas, explique longuement Maurras, comparable au national-socialisme hitlérien. Nationalisme mesuré fondé sur la raison, il ne peut être comparé au fanatisme « nationalitaire », mot que Maurras reprend d’un collaborateur de l’A.F.