La première Provence de Charles Maurras

La Provence occupe une grande place dans l’œuvre de Charles Maurras. Des textes de jeunesse ont été repris dans divers recueils et dans plusieurs livres d’art. Mais il s’agit pour l’essentiel d’une production tardive ; Anthinéa paraît en 1901, L’Étang de Berre en 1915, Les Vergers sur la Mer en 1937, les éditions d’art ensuite. Ainsi, nombre d’articles publiés au cours des années 1890, en général dans la Gazette de France, ne seront connus du public que longtemps après.

Nous publions aujourd’hui les premiers d’entre eux, ceux qui sont repris dans la dernière partie d’Anthinéa, après les chapitres sur la Grèce, l’Italie et la Corse. Ils sont au nombre de cinq, quatre petites notes de voyage et un texte plus charpenté, plus politique, qui préfigure, et même contient déjà en résumé, tout le combat que Maurras mènera au long de sa vie, l’Ordre contre le désordre, le classicisme contre le romantisme. Continuer la lecture de « La première Provence de Charles Maurras »

L’union des latins

L’union des peuples latins n’a plus aujourd’hui aucune actualité ni aucune expression, qu’elle soit institutionnelle ou pas. Ce thème a complètement disparu des journaux et des réflexions. Bien plus : le concept d’une race latine comme pouvait le manier Maurras en 1922 a définitivement fait naufrage avec la Seconde Guerre mondiale ; il est devenu informulable, a fortiori ne peut-on en débattre dans le champ politique.

Dans les faits mêmes, constate-t-on une proximité quelconque entre l’Amérique du sud, l’Espagne, l’Italie, la France, le Portugal et la Roumanie ? Il n’y a ni préoccupations communes, ni expression d’une unité quelconque. Là où le monde anglo-saxon semble avoir un peu mieux résisté, où l’Allemagne semble retrouver une arrière-cour en Europe centrale, alors que d’autres régions du monde trouvent des pivots plus ou moins forts, la vaste vision que nous trace Maurras dans la préface de 1922 à La Fin de l’empire espagnol d’Amérique de Marius André, cette vaste fresque de la latinité vivante nous semble bien éloignée. Continuer la lecture de « L’union des latins »