Dans les premières éditions de L’Étang de Berre, de 1915 à 1924, le texte que nous publions aujourd’hui s’appelait La Monarchie fédérative. En 1927 paraît une édition de luxe, illustrée par Albert André ; l’ordonnancement des articles est un peu modifié, et celui-ci, daté de juin 1912, reçoit un nouveau titre, La Monarchie fédérale.
À part l’adjonction de deux notes, l’une de 1915 et l’autre de 1919, la rédaction de 1912 ne semble pas avoir été modifiée. Vingt ans se sont écoulés depuis la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes, quatorze depuis la publication de L’Idée de la décentralisation, et onze depuis l’effacement de Frédéric Amouretti. Maurras note une évolution favorable à son point de vue, d’une jeunesse intellectuelle désormais plus sensible aux thèmes régionalistes que ne l’était la génération précédente. Mais la grande différence par rapport à la Déclaration de 1892, c’est qu’entre temps Maurras est devenu royaliste ; la construction fédérale, fédérative, fédératrice prend toute sa cohérence. Local, provincial, national et imperium supranational y sont articulés dans une construction logique à l’expression si actuelle qu’on en vient à se demander ce que deux guerres mondiales et cent années de bouleversements ont pu en modifier…