La fin de l’AF et le Vatican

Nous voici arrivés au terme de L’Action française et le Vatican, avec la lettre à Pie XI et la conclusion.

Enfin ! s’exclameront certains. À ceux-là nous rappellerons qu’il y a encore deux séries d’appendices que nous pourrions leur asséner. Mais les appendices, en dehors de la conclusion, sont ou des textes déjà numérisés dans La Démocratie religieuse (comme l’épisode des cloches de Suresnes) ou des morceaux de la Politique quotidienne de Maurras que nous recroiserons fatalement à un moment ou un autre. Dans les deux cas, ils prendront leur place peu à peu dans le sommaire, au gré de nos disponibilités et de nos travaux futurs, sans qu’il soit besoin de prolonger cette AF et le Vatican en leur donnant une attention qu’ils méritent sans doute, mais pas en tant qu’ils sont insérés en appendices dans ce recueil composite et déjà passablement rempli de redites.

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Mythe et Mystique d’une France ultra-profonde

Émile Pouvillon
Émile Pouvillon.
Imaginons une parcelle de France villageoise surgie des temps révolus, abyssale à force d’être rurale, profonde d’entre les profondes, fossile d’entre les fossiles. Plaçons-y des personnages plus enracinés dans leur terroir que les moules sur leur rocher, qui toute leur vie durant n’auront pas franchi la ligne d’horizon d’où l’on cesse de voir le clocher à l’ombre duquel on naît et meurt. Puis, de cette scène où rien ne se passe, où rien ne change, faisons un roman de mœurs…

C’est la gageure que s’était donnée un certain Émile Pouvillon (1840–1906), au temps du naturalisme triomphant. Mais alors que Zola situait ses créations dans le tourment de l’évolution, dans l’ébullition de la marmite sociale, Pouvillon les imagine près du zéro absolu, là où les corps chimiques ne révèlent que des proto-comportements, sa thèse étant sans doute que c’est là qu’on peut le mieux observer d’où nous venons et de quoi nous sommes faits…

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Le conte bleu et le dilemme de Jacques Bardoux

Précisons d’abord à nos lecteurs qui, bien que francophones, ne ne seraient pas familiarisés avec certaines expressions, ou même aux plus jeunes, que le conte bleu dont il est question dans la Politique du 23 novembre 1926 est bleu comme on est dans le bleu ou comme on n’y voit que du bleu : La Vie catholique brode dans le vague, ne comprend visiblement rien aux objections qui lui sont faites, ou ne veut rien y comprendre, et finalement raconte n’importe quoi. Le conte qu’elle fait est donc un conte bleu, expression qui désigne aussi un conte à dormir debout. On l’aura compris, c’est d’un nouveau texte partiellement repris dans L’Action française et le Vatican qu’il s’agit.

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Le poète de l’indicible

Point n’est besoin de s’inventer un monde d’horreurs ou d’hallucinations pour nourrir son inspiration poétique, dès lors que ces horreurs ont bel et bien existé, et que leur réalité dépasse l’imagination la plus perverse.

Et lorsque c’est un poète de génie qui aura lui-même vécu, traversé ces épisodes d’épouvante avant d’y laisser sa propre vie, les vers qu’il aura laissés en témoignage resteront à jamais comme trop imprégnés de tragique pour être accessibles au lecteur. C’est toute la différence que fait Maurras entre la Charogne de Baudelaire, qui a fasciné son adolescence, et les Iambes d’André Chénier. On ne saurait cependant qualifier de malchance, pour Baudelaire, de n’avoir eu pour nourrir son inspiration que la répugnance qui lui inspirait le général Aupick, André Chenier ayant de son côté la « chance » de connaître les cachots et les exécutions de la Terreur…

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Il n’y a pas un mot de vrai dans
La Vie !

Un de l'AF du 11 novembre 1926
Un de l'AF du 11 novembre 1926.
Il n’y avait du moins pas un mot de vrai, Maurras nous l’assure, dans ce que racontait La Vie catholique en novembre 1926. On le croira sans peine devant les incessants trafics de citations et simples faux que les journaux calotins multipliaient alors contre l’Action française, reprenant les vieilles recettes du Sillon en même temps que ses vieilles rancunes.

La Vie a depuis abandonné son épithète catholique. Beaucoup assurent que cet abandon n’a pas été que de mots. Cet hebdomadaire dit-il maintenant la vérité, ou persiste-t-il dans le mensonge, la demi-calomnie et autres malhonnêtetés ? n’en ayant pas ouvert un numéro depuis de longues années nous ne saurions le dire avec sûreté, et d’ailleurs cela dépasserait les limites de notre propos.

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La Vie ! »

Favoriser les entreprises de l’ennemi !

Maurras lors de son procès à Lyon en janvier 1945
Maurras lors de son procès à Lyon en janvier 1945.
Avoir favorisé les entreprises de l’ennemi, telle est l’absurde accusation à laquelle Maurras doit faire face devant la Cour de justice de Lyon, du 24 au 27 janvier 1945.

Une seule phrase, dans sa longue défense, suffit à clore la question :

Pas une personne au courant des Lettres contemporaines ne me contredira si j’affirme qu’il n’existe pas un écrivain français qui ait manifesté par toute sa carrière, au même degré que votre serviteur, une semblable horreur de l’esprit allemand et de la domination allemande. Le fait matériel n’est pas contesté jusqu’au mois de juin 1940 ; et l’accusation veut qu’alors, à soixante-douze ans, j’aie changé de pensée, d’esprit et de langage ! Il faudrait qu’elle nous expliquât ce revirement.

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