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Mademoiselle
Jean Jaurès
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C'était dans les premiers mois de 1898. Tout le monde n'était pas brouillé avec tout le monde. Si quelques-uns se disputaient, beaucoup en restaient à la discussion courtoise. L'un des plus sages, l'un de ceux que le torrent devait emporter le plus loin des bords de la sagesse 2, me confiait les alarmes de sa raison.

— Ah ! disait-il, tout cela est abominable ! Je n'en augure rien de bon, pour personne.

Le sage s'arrêtait. Il soupirait. Il ajoutait :

— Tous ces malheurs publics ne m'auront apporté qu'une compensation. J'ai fait la connaissance d'une jeune fille charmante.

Et, comme j'attendais avec curiosité :

— Charmante, répétait le sage : mademoiselle Jean Jaurès.

En ce temps-là, ce joli mot pouvait se passer d'une glose. Personne ne songeait à la jeune communiante aujourd'hui presque aussi célèbre que son père 3. Par mademoiselle Jean Jaurès, vous eussiez compris comme moi monsieur Jean Jaurès en personne, « mademoiselle » étant mis là pour désigner le sexe auquel appartient cet esprit.

Le mot, expliqué et compris, garde une justesse admirable. Mieux on connaît la pensée de M. Jaurès et mieux on se convainc qu'il n'y a point d'autre formule pour le définir. Ceux qui suivent le jeune professeur de philosophie depuis ses thèses de Sorbonne jusqu'au fameux livre des Preuves, jusqu'aux derniers articles de la Petite République socialiste, savent que son esprit a les faiblesses, mais aussi les séductions de l'esprit féminin. Il a le brillant, la souplesse, l'enthousiasme à jet continu. Il a l'abondance des images, l'inextinguible flux des mots. Il a de plus (ne craignons pas de lui rendre un hommage complet) ce souverain esprit d'intrigue et cette adresse sans égale qui désignent les femmes pour un rôle essentiel dans la diplomatie, la police et la politique électorale, à la condition qu'elles soient dirigées par des mains viriles. De tous les caractères du génie féminin, je n'en vois pas un seul qui fasse défaut à M. Jean Jaurès. On l'a vu assez versatile, on l'a vu assez entêté pour rappeler successivement les différents aspects de l'Ève éternelle.

Je ne dirai pas qu'il s'est contenté de suivre l'impulsion de son cœur. Mademoiselle Jean Jaurès était une fille très mûre quand elle changea de parti. Elle avait, à défaut de raison, de l'expérience et, si elle ignorait le monde, elle se connaissait. Elle savait à quoi pouvait être appliqué son magnifique capital. Sentir et propager des sensations, être ému et vulgariser des émotions, éprouver et faire éprouver certaines secousses nerveuses, voilà l'office auquel elle avait aspiré dès ses plus jeunes rêves. Mais il lui fut aisé de voir qu'un député du centre a rarement l'occasion de se livrer à de beaux transports. En pleine paix, que dire et que faire de dramatique ? Quel couplet lyrique filer ? Et quel geste de théâtre développer ? Le boulangisme était anti­parlementaire, et cet orateur-né ne se sentait aucune disposition sérieuse à faire sauter la tribune. La droite, qui avait alors, comme à présent, le difficile honneur des protestations éloquentes, aurait tenté son genre d'imagination, si le seul fait d'être député de la droite n'impliquait des principes politiques solides et conformes à la raison.

Cette raison mit en fuite la jeune dame. Le socialisme lui restait ouvert. Elle s'y jeta.

En ce temps-là, le socialisme se composait d'une doctrine et d'une organisation. La doctrine n'était pas plus vraie qu'aujourd'hui, mais toutes les parties en paraissaient liées avec beaucoup de force. L'organisation formait une espèce de bloc. Mademoiselle Jean Jaurès, en arrivant, se rendit compte de l'état des hommes et de l'état des idées.

L'inspection faite, elle se dit : « Je passionnerai tout cela. »

Son instinct, son humeur l'avaient bien inspirée. Il est certain que mademoiselle Jean Jaurès passionna le socialisme. En l'échauffant, en le portant à la température d'ébullition et de division, elle a contribué plus que tout autre à en accuser les lacunes.

Je ne suis pas de ceux qui nient le grave problème auquel le collectivisme essaie de correspondre. Le comte de Chambord, le comte de Paris ont toujours suivi ces problèmes et les solutions qu'ils ont proposées, celles que Mgr le duc d'Orléans vient de rappeler, témoignent du souci constant des chefs de la Maison de France pour la prospérité publique et pour le bien-être privé. Le législateur républicain voudrait bien emprunter, en les démarquant, ces solutions traditionnelles. Mais il le voudra vainement. Il lui manque d'être un État indépendant, prévoyant et fort. Notre France, pays de moyenne et de petite propriété, serait un des pays du monde où il serait le plus facile de lutter contre le collectivisme, si, par malheur, l'État n'y était électif. Un État électif, contraint à mendier le vote des masses, doit négliger la réalité pour les apparences. Plus il fait de promesses, moins il en peut tenir ; plus il entasse les projets de lois ouvrières, moins il améliore la condition des ouvriers.

Cette condition mérite une étude profonde et un règlement équitable. Règlement et étude vaudront ce que vaudra l'État appelé à les faire. La solution sera d'autant meilleure que le pouvoir calculateur et régulateur sera plus libre de songer au bien commun. Le problème économique contemporain dépend donc du problème politique. Si vous résolvez celui-ci, vous avez chance de résoudre celui-là.

Sinon, non.

Mademoiselle Jean Jaurès ne se souciait pas de résoudre, mais d'agiter.

Elle s'agita de son mieux pour agiter les autres, et la foule lui répondit. Car la foule, elle aussi, est femme. Son imagination accueille avec transport l'élément qui peut la troubler. Un observateur habile et précis, M. Adolphe Brisson 4, a noté les effets de la parole jaurésienne sur un jeune ouvrier des faubourgs. C'est un effet physique. De la même voix et des mêmes mots, l'orateur pourrait tendre à tout autre but ; on le boirait de même, pourvu qu'il excitât les mêmes passions en proférant des sonorités généreuses.

Mademoiselle Jean Jaurès ne cherche que des émotions. Elle s'occupe de fournir aux travailleurs une image émouvante des paradis sociologiques de l'avenir. Cette image est médiocre comme œuvre d'art, nulle comme œuvre de science ; elle ne manque pas d'action révolutionnaire.

Mais ce que la propagande collectiviste gagne ainsi d'une part est reperdu de l'autre. Mademoiselle Jean Jaurès est une bourgeoise ; romantique, sentimentale, exaspérée, démente, mais une bourgeoise. Elle a donc des délicatesses. Elle ne sait pas dire avec la crudité particulière aux premiers théoriciens de l'école :

— Nous sommes le parti du ventre !

Elle traduit cela par des euphémismes assez distants ou des variations dépourvues de fidélité :

— Nous sommes pour la fleur de justice éternelle.

Même dit en latin (aeternae justitiae florem), le texte manque peut-être de précision !

Ces textes vagues ont rendu le collectivisme accessible et même sympathique à beaucoup de républicains auquel il répugnait. Car, grattez le républicain : vous trouvez un étudiant romantique, justifiant ses vues politiques par des échappées sur la théologie. La justice métaphysique, la justice éternelle, la justice absolue prises pour les règles des fortunes et des conditions, toutes les songeries 5 chères au cœur de mademoiselle Jean Jaurès ressemblent singulièrement à ce que les hommes de 1848 appelaient l'idéal républicain et qu'il serait plus juste d'appeler, en un français qui sent son Allemagne, l'idéal de la démocratie. À ce bel idéal, mademoiselle Jean Jaurès suspendait toutes ses guirlandes, vouait ses soupirs éloquents. Et, comme radicaux et radicaux-socialistes accouraient à ce bruit et la serraient de tous côtés, son parti, le parti collectiviste proprement dit, s'éloignait insensiblement du trépied.

Mademoiselle Jean Jaurès n'y prit d'abord point garde. Mais, emportée par le flot de son éloquence, subissant la loi de son auditoire, elle abondait de plus en plus dans les thèmes favoris du radicalisme. Délaissant tous les intérêts immédiats du prolétariat, négligeant l'essentiel de la question ouvrière, c'est-à-dire l'organisation du travail, elle mettait au premier plan la défense républicaine et la guerre au catholicisme, c'est-à-dire « les droits du peuple » et « les principes de la Révolution ». Or, les collectivistes lui signifient durement que la Révolution bourgeoise fut un leurre et que la République bourgeoise n'est qu'un mot.

Un mot ! La malheureuse s'étonne d'entendre mépriser les mots ; avait-elle d'autres trésors quand les réunions populaires la couvraient d'applau­dissements ?

Je n'ai pas l'intention d'accabler la pauvre fille avec le commentaire de ses tribulations domestiques. Pourtant, je veux la détromper. L'autre jour, en cinq colonnes de son journal, elle accusait le parti-prêtre d'avoir ourdi contre elle cette agréable histoire de première communiante 6 Eh bien ! non, il est impossible de penser que le « coup » vienne de l’Église, ni du nationalisme, ni de l'antisémitisme, non plus que de nos royalistes. Ce ne sont pas les royalistes, ni les antisémites, ni les nationalistes, ni les hommes d’Église qui sont las d'écouter Mademoiselle Jean Jaurès ; ce sont les gens de son parti. En passionnant le socialisme, Mademoiselle Jean Jaurès l'a désorganisé. Les socialistes ne veulent plus entendre cette turbulente personne. Ils la tiennent pour un élément diviseur.

Elle parlera tout de même.

Si vous en doutez, regardez-la bien. On vend au coin des rues Montmartre et Réaumur des médaillons d'une porcelaine verdâtre qui représentent le profil de cette héroïne. Inutile de tenir compte de la barbe qui n'est ici qu'une abondante vanité. Mais considérez l'œil : il est mystique.

Suivez les lignes de ce visage, toutes tirées en haut et comme contrastées par l'attrait des choses célestes. Le menton remonté, les ailes du nez qui se gonflent, la ligne sinueuse de la bouche crispée expriment tout ensemble la satisfaction, le respect, l'étonnement, l'enthousiasme des précieuses paroles qui vont éclater. Mademoiselle Jean Jaurès écoute ses voix. Elle attend son esprit, cet esprit pour ainsi dire matériel, simple souffle — sorte d'aura bien connu des pathologistes — qui chante par sa gorge ce qu'il chantait jadis dans la gorge des sibylles, des pythonisses et des autres vierges sacrées.

Entre elles et Mademoiselle Jean Jaurès, la seule différence est que les saintes femmes antiques se savaient le jouet, l'organe d'un dieu. Le dieu vient ! disaient-elles. Elles se déclaraient innocentes de leurs discours. Mademoiselle Jean Jaurès ignore le démon ou le dieu qui la mène. Mais il la mène où il lui plaît.

Charles Maurras
  1. Cet article a paru dans Le Figaro du samedi 19 octobre 1901 ; il a ensuite été repris dans Une campagne royaliste au Figaro et Enquête sur la Monarchie.
    Les notes sont imputables aux éditeurs. [Retour]

  2. Il s'agit d'Anatole France. Maurras le confirmera en 1940 dans Aux mânes d'un Maître. [Retour]

  3. Madeleine, la fille de Jean Jaurès (née le 19 septembre 1889) fit sa première communion le 7 juillet 1901. [Retour]

  4. Critique dramatique (1860–1925), directeur après son père Jules Brisson des Annales politiques et littéraires. [Retour]

  5. Le Figaro publie sonneries. C'est très vraisemblablement une coquille, et nous avons repris le mot songeries qui figure dans l'édition finale de l'Enquête sur la monarchie. [Retour]

  6. Voici l'article que venait de publier Jean Jaurès :

    Depuis trois mois, depuis que la presse cléricale a annoncé avec un ensemble merveilleux, et une orchestration savante, que j'avais laissé ma fille faire sa première communion, j'ai subi les outrages et les railleries triomphants des uns, l'étonnement douloureux de quelques autres. Au fait exact, nos ennemis ont donné les interprétations les plus calomnieuses ; ils ont ajouté les plus jésuitiques mensonges. Ils ont dit que cet acte religieux était l'expression de ma volonté personnelle, de ma conviction personnelle, et que j'avais joué dans le Parti un rôle d'une incroyable duplicité.

    C'est un mensonge.

    Je suis, depuis l'adolescence, affranchi de toute religion et de tout dogme. Ils ont abusé de ce que le curé de Villefranche-d'Albigeois, par une irrégularité que j'ai signalée à l'Inspection universitaire, a fait le catéchisme paroissial, destiné à tous les enfants de la paroisse, dans un local dépendant de l'école congréganiste, pour dire que j'avais confié l'éducation de ma fille aux congrégations.

    Or, je répète qu'elle n'a jamais eu que des professeurs laïques, qu'elle a toujours été élevée dans des établissements laïques, au Collège Sévigné et au Lycée Molière. Elle est, en ce moment même, au Lycée Molière.

    Pour travestir aussi odieusement les faits, il a fallu tout le jésuitisme clérical, servi par les rancunes de l'ancien instituteur de Toulouse Lamourère, dont, comme adjoint à l'Instruction publique, j'ai refusé de subventionner, sur le budget de la ville, les mirifiques inventions !

    Mais, en vérité, de quoi s'agit-il ? Ce n'est pas moi seulement qui suis en cause ; c'est l'immense majorité des militants. Comment donc est posé le problème ? Dans la plupart des familles de la bourgeoisie républicaine et du prolétariat socialiste, les jeunes filles ne sont ni cléricales, ni libre-penseuses. Devenues femmes et mères, elles n'entendent pas que la vie soit absorbée par une dévotion fanatique et minutieuse. Elles ont le dédain de la bigoterie et l'horreur de l'intolérance. Le mari, le père, ne croient pas et ne pratiquent pas ; elles ne s'en émeuvent point. Ou elles s'intéressent peu à la politique, ou, si elles s'y intéressent, elles ne veulent point de l'invasion de l’Église dans l’État, de l'invasion du prêtre dans la famille. Elles n'accepteraient point pour leurs enfants une éducation systématique et étouffante ; elles désirent qu'ils restent en contact avec toute la vie moderne. Elles ne sont donc pas cléricales.

    Mais à l'exception d'un très petit nombre, toutes, ouvrières ou bourgeoises, sont restées attachées par une partie au moins de leur pensée et de leur cœur, à la foi chrétienne, à la tradition catholique. Elles n'ont pas dit : « Non » à la croyance religieuse. Elles ne se sont pas créé, par la science et la philosophie, une autre conception de l'univers. Elles n'ont pas, hors du christianisme, tout le point d'appui de la vie morale.

    À la tradition religieuse, qu'elles ne veulent ni exclusive ni intolérante, elles rattachent encore les grands événements de la vie : le mariage, la naissance des enfants, la mort. Et elles ne se croient pas le droit d'interrompre, à l'égard des enfants, la tradition avec laquelle elles-mêmes n'ont pas rompu. Qu'ils soient élevés librement, avec d'autres enfants de toute religion ou de toute irréligion, avec des maîtres qui leur apprennent à réfléchir et à penser, qui ne leur cachent rien des œuvres de l'esprit humain, des conquêtes et des hypothèses de la science ! La vie et la liberté, ces grandes éducatrices, auront le dernier mot. L'enfant, habitué peu à peu à se gouverner lui-même dans l'ordre de la conscience, continuera ou abandonnera la tradition religieuse. Mais elles ne croient pas avoir le droit de l'intercepter.

    Voilà l'état d'esprit d'un grand nombre de femmes catholiques en France. Elles ne sont pas à la merci du mot d'ordre de l’Église. Elles ne sont pas non plus affranchies du dogme.

    Or, je suppose qu'un de nous, bourgeois ou prolétaire, eût épousé il y a dix ans, il y a quinze ans, vingt ans, une jeune fille ainsi élevée. Je suppose qu'au moment où il s'est marié il ne fût pas engagé dans la lutte politique et sociale, ou qu'il appartînt à un de ces partis modérés et moyens qui acceptent dans la vie privée, comme dans la vie politique et sociale les transactions. Quoique personnellement libre-penseur, il n'a fait aucune difficulté pour se marier à l'église, il a accepté, à la constitution même de son foyer, la cérémonie religieuse. Mais si le même homme évolue personnellement vers une conception plus hardie, plus révolutionnaire de la société, du monde et de la vie, s'il est révolté par l'injustice et s'il est conduit par l'étude, par la recherche passionnée du vrai, dans le parti de la Révolution sociale ; si, dès lors, en de grandes crises de la vie nationale, il est plus violemment et plus directement aux prises avec l’Église ; a-t-il le droit d'imposer par la force à tous les siens sa propre évolution ? A-t-il le droit de ne plus tenir compte, dans l'éducation commune des enfants, des scrupules qu'au moment du mariage il a ménagés ? A-t-il le droit de briser, par sa seule volonté, c'est-à-dire par la violence, la transaction qui est à la base commune de son foyer ?

    Voilà le problème qui est posé par la vie, non seulement à moi, mais à neuf militants sur dix. Et je sais qu'en fait, à la question ainsi posée, la plupart ont répondu comme moi.

    Je plains en tout cas ceux qui, dans le trouble et l'angoisse d'un tel problème, cherchent seulement une occasion d'accabler un adversaire ou de diminuer un compagnon d'armes. J'ai répondu selon ma conscience, et si les attaques prévues, annoncées, organisées, m'avaient fait reculer ou hésiter, j'aurais été un misérable et un lâche.

    Mais jamais je n'ai dit (là est la ruse cléricale et l'abominable mensonge) que c'est par la violence, dans la famille ou dans l’État, qu'il fallait abolir les antiques croyances, jamais je n'ai dit que les individus socialistes devaient, dans la famille, user de violence contre la conscience de la femme, de la mère, et ne lui faire aucune part. Jamais je n'ai dit que le Parti socialiste, maître de l’État, userait de violence dans l’État, pour abolir le culte traditionnel. Je n'ai jamais fait appel qu'à l'organisation graduelle de la liberté, qu'à la force intime de la science et de la raison. Pour moi, non seulement je n'ai jamais fait appel à la violence contre des croyances, quelles qu'elles soient, mais je me suis toujours abstenu, envers les croyances religieuses, de cette forme de violence qui s'appelle l'insulte. Je ne crois pas que ce soit par les procédés hébertistes que nous viendrons à bout de la religion.

    D'autres socialistes, d'autres militants, ont une autre méthode : je n'ai pas le droit de les blâmer. L’Église a façonné si savamment le joug qui pèse sur les nations, elle a si bien multiplié les prises sur l'esprit et sur la vie, que peut-être bien des hommes ont besoin d'aller jusqu'à l'outrage pour se convaincre eux-mêmes qu'ils sont affranchis. J'aime mieux pour nous tous d'autres voies de libération.

    Le grossier couplet de la Carmagnole :

    Le Christ à l'écurie,
    La Vierge à la voirie,

    m'a toujours choqué, non pas seulement par sa grossièreté même, mais parce qu'il me semble exprimer la révolte débile et convulsive plus que la liberté de la raison.

    [Retour]

Article paru dans Le Figaro du 19 octobre 1901, repris en 1911 dans Une campagne royaliste au Figaro, elle-même reprise dans l'édition définitive de l'Enquête sur la monarchie.

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