Maurras passe les premiers mois de l’année 1937 à la prison de la Santé. Dans sa cellule, il travaille d’arrache-pied. En février, il fait publier Devant l’Allemagne éternelle, anthologie de ses chroniques les plus antiboches des quarante années précédentes, ouvrage qui sera interdit par la censure allemande en 1942.
Pendant ce temps, Hitler accumule les succès et devient de plus en plus menaçant. Maurras lit la presse, mais peut-être ne se rend-il pas compte à quelle vitesse change le climat dans lequel sont baignés les militants de son Action française. Ceux-ci, certes, restent fermement royalistes et anti-allemands, et ce n’est pas la poignée d’entre eux, aussitôt exclus, qui se sont avoués séduits par la propagande hitlérienne qui y auront rien changé de significatif.
C’est du côté des partisans du Front Populaire et de leur expression politique que les choses se sont radicalisées d’une manière dangereuse, insupportable pour l’Action française. En effet, les groupes et ex-ligues ayant participé au mouvement du 6 février 1934 sont de plus en plus et indistinctement désignés sous les termes de fascistes ou d’hitlériens, ce dont certains vont s’accommoder, mais certainement pas les maurrassiens.
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