Pie X

Dans la polémique autour de la condamnation par Rome au tournant de 1926 et 1927, un certain nombre de sujets enflent et font à leur tour polémique dans la polémique, rendant le tout un peu plus compliqué et fragmentaire encore.

Parmi ces sujets, l’un tient particulièrement à cœur à Maurras, qui y revient sans cesse : quelles furent les réelles pensées de Pie X à son égard ? et à l’égard de l’Action française ?

La question pourrait paraître anecdotique. Après tout, quelle importance ? en 1927 Pie X est mort depuis assez longtemps, il appartient aux brumes d’avant-guerre et du tout début du conflit. C’est surtout Benoît XV qui est associé à la guerre et à l’immédiate après-guerre pour les contemporains de la condamnation. Pie XI règne, n’est-ce pas son sentiment à lui qui compte, puisque ce sont ses décisions qui maltraitent l’A.F. ?

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« L’évêque innommé d’un diocèse inconnu »

Dans notre exploration progressive de L’Action française et le Vatican, nous avions laissé Maurras qui, le 9 janvier 1927, annonçait lui-même la condamnation par Rome.

Nous poursuivons dans le même receuil avec une intervention assez laborieuse d’un grand nombre d’évêques français, où la signature de Mgr Penon, au moins, avait été usurpée par ces promoteurs en avance sur leur temps de la collégialité épiscopale. Continuer la lecture de « « L’évêque innommé d’un diocèse inconnu » »

La mort de Pie XI

Maurras n’écrira pas d’article particulier lors de la levée de la condamnation romaine par Pie XII en juillet 1939, consacrant son énergie à d’autres tâches, emporté par la marche fatale des événements. En revanche, il est intéressant de retrouver, au point où nous en sommes de L’Action française et le Vatican, un autre texte de 1939 : la réaction de Maurras à la mort de Pie XI, le 11 février 1939.

L’article est complexe, comme l’on s’en doute. Il évoque à la fois Pie IX, Pie X et Pie XI pour illustrer le retour­nement du règne. Ce retour­nement n’a pas été complet avec l’Action française, puisqu’on sait que c’est le succes­seur de Pie XI qui l’accomplira. En revanche, dans la politique espagnole du pape, par exemple, il fut spectaculaire au point de rendre presque contradictoires les intentions de Pie XI qui vient de mourir. Continuer la lecture de « La mort de Pie XI »

L’incompréhension entre Paris et Rome

De la condamnation romaine, L’Action française rend compte dans son numéro du 9 janvier 1927 par un article de Maurras intitulé « L’Action française condamnée — les documents et les faits ». Dans le recueil L’Action française et le Vatican, l’article se compose, après une courte introduction, de quatre parties :

Article décevant ? il n’apprend rien de bien nouveau, chacun campant sur ses positions : Pie XI condamne, en soulignant dans sa lettre au cardinal Andrieu qu’il entend être obéi et donner des ordres aux catholiques français engagés en politique au nom des implications morales de leur attitude publique ; Maurras et l’Action française répondent que la politique française ne regarde pas Rome tant que la foi ou la morale n’y sont pas engagées, comprises comme préservant la juste liberté politique des peuples. Continuer la lecture de « L’incompréhension entre Paris et Rome »

Ils sont fous ces Romains !

Durant toute la fin de l’année 1926 et le début de l’année 1927, l’A.F. ne se départira pas d’une idée centrale : c’est une cabale qui, bien menée, à obtenu de Pie XI ce qu’elle n’avait pu obtenir de Pie X avant guerre : la condamnation de l’Action française et de Maurras.

Quelle cabale et dans quel but ? Une cabale pacifiste, répond l’Action française, dont le but ouvert est de désarmer la France et de permettre simultanément à l’Allemagne de réarmer, cabale menée par Briand en France et dont les accords de Locarno d’octobre 1925 étaient le symbole, poursuivis par ceux, informels, de Thoiry en septembre 1926. Continuer la lecture de « Ils sont fous ces Romains ! »

Les réponses avant la condamnation par Rome

La lecture des textes qui entourent la condamnation de l’Action française par Rome est parfois pénible car il faut y supporter d’invraisemblables fioritures de langue de buis : ce ne sont que dévotions filiales hautement proclamées, cœurs immaculés et autres règnes imminents du Christ dont on voit mal ce qu’ils viennent faire dans un débat simple et somme toute très clair d’idées politiques, sinon pour enrober ou confire dans une religiosité un peu mièvre et toute de mots une certaine hypocrisie. Cette hypocrisie finit d’ailleurs par éclater tant dans les textes d’Andrieu que dans ceux de Pie XI quand on en vient au principal de ce qui est en cause : la personne même de Maurras, accusé d’être un danger pour la jeunesse. On devine presque le sourire las de l’helléniste qui se voyait ainsi appliquer la plus éculée des accusations, celle qui avait servi contre Socrate, et qui se la voyait appliquer avec pour prétextes des phrases fausses ou des citations éhontément tronquées, dont il était, au nom de l’obéissance invoquée et dévoyée, presque interdit de souligner le caractère malhonnête et malveillant, pourtant évident. Continuer la lecture de « Les réponses avant la condamnation par Rome »