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La Figue-Palme

On dit que cette année de guerre universelle est aussi une année de figues, et personne ne veut parler des figues martiales que le bailli de Suffren expédiait, par la bouche de ses canons, aux Anglais de la mer des Indes :

Qu'ils tâtent d'abord des figues, d'Antibes !…

Ces figues de la chanson, nées du figuier de Barbarie, sont cuirassées d'une écorce dure, elle-même hérissée et comme barbelée d'un velours de poils très piquants. Elles n'ont rien de commun avec le doux fruit sans défense qui aujourd'hui abonde sur nos tables disgraciées. Sur cette figue véritable, que d'histoires ont été faites, et que de poésie !

Vers la fin du Premier Empire, un ancien capitaine de vaisseau qui s'appelait aussi Suffren, moins la gloire, avait couché par écrit la nomenclature et la description de toutes les figues de Provence, d'Espagne, des États de Gênes, et bien que la mort l'eût empêché d'étendre son travail au sud de l'Italie, à la Grèce, à la Syrie, à l'Inde, il n'en dénombrait pas moins de 366 espèces, dont 122 pour la Provence, 67 pour les seuls arrondissements d'Aix, Arles et Marseille ! Toutes ces « qualités  » d'autrefois survivent-elles ? ou s'en est-il perdu ? Il y a cent ans, les compétences juraient que, depuis une certaine date fatidique et critique, 1739, le bel arbre des figues a commencé à dépérir ou à dégénérer. Sa taille est devenue modeste, elle s'est même rabougrie, elle qui atteignait à la hauteur du chêne ! Cependant, ses racines n'ont pas perdu la propriété d'aller chercher à de grandes profondeurs leur eau ou même leur fumure. Et puis, les troncs peuvent mourir du froid des mauvais hivers, une sève vivace n'arrête presque jamais de jaillir en nouveaux rejets. Et voici le plus beau : les nobles espèces ont maintenu leur privilège de donner deux récoltes par an, la commune vague d'automne est précédée au printemps, pour la Saint-Jean, d'une avant-garde, de figues-fleurs, les bien nommées, longues, grasses, fondantes, mêlant à leur sucre de miel on ne sait quel poivre secret que notre air de mer leur distille.

Toutes ces figues sont classées tant bien que mal dans ma vieille Statistique des Bouches-du-Rhône de l'an 1824, selon le principe de leurs couleurs, alpha les figues blanches, bêta les colorées, gamma les noires ou noirâtres. Mais cette botanique bon enfant oublie le moins possible les curieux noms que ces figues ont reçus de traditions vieilles ou nouvelles ; à côté de la Sextius qui prospéra dans les jardins consulaires de M. Gibelin, à Aix, ou de la Tonnelle qui, voilà cinq bons quarts de siècle, fut l'honneur des vergers de MM. Audibert frères, à Tarascon, on mentionne leurs sobriquets immortels, on cite la Trompe-Chasseur que sa couleur verte confond dans le feuillage et qui peut échapper ainsi aux maraudes, ou la Franche-Paillarde, dont les mauvaises mœurs sont effrontément célébrées. Mais il y est aussi question de la Figue-Datte. Celle-là, je l'ai connue sous un nom plus brillant, je ne la dégraderai pas.

Car je l'ai toujours entendu nommer la Figue-Palme. C'est le vrai mot, qui ne sort pas d'un vieux bouquin. C'est celui qui m'a été dit depuis le jour où j'ai cueilli, goûté, savouré, regretté, redésiré la chose, la douce et belle chose, suivant l'ordre et la fuite de nos saisons. Personne autour de moi, parents, maîtres, bonnes, paysans, n'en parlait d'une autre manière.

Certes, le vert frais de sa peau, près du pédoncule, la dégradation de la panse, du mordoré au bronze, évoquent bien la tonalité propre à l'or brun de la datte, comme, au surplus, le goût, si l'on peut se fier à l'imagination des folles papilles de nos langues et de nos palais, ce goût d'ambre aérien allie et rapproche ma figue de la datte… Mais il y a bien autre chose ici, et l'évocation de la palme lui ajoute on ne sait quel arôme supérieur, qui emportait au delà de la figure et de la matière du fruit ; nous voyions notre figue pendre et trembler dans le régime, à la naissance des longs et flexibles rameaux qui battent les rythmes du ciel. Palmes ! palmes 1 ! Paul Valéry doit donner raison au vocabulaire local ; cela sort du commun des fruits de la terre, cela nous emporte en d'autres espaces plus beaux.

Le paradis des Figues-Palmes s'éleva, s'exhaussa, et même s'agrandit au fur et à mesure que nous prenions des années, mon jeune frère et moi, et découvrions les Lettres humaines, avec leur poésie divine, bercés, mais non trompés, par la musicale magie d'un mot et d'une image.

À la suite d'Homère, c'était Chénier qui nous chantait :

Un palmier, don du ciel, merveille de la terre 2,

à peu près comme devait le faire plus tard Moréas :

Jeune tige pareille à ce noble palmier
Que, dans l'âpre Délos, Ulysse vit un jour 3.

Mais notons ici une bonne chose. C'est à la palme des poètes, aux belles palmes toujours vertes du grand Malherbe, que nous en avions. Et d'elles seules était rapprochée notre figue. Le palmier véritable ne nous importait pas. Son essence n'est pas très naturelle à notre coin de Provence. C'est un arbre de luxe introduit par fraude et artifice dans quelques jardins. Un palmier qui s'était mêlé de pousser entre mes cyprès et mes myrtes ne m'inspirait ni confiance, ni intérêt, ni considération. C'était un intrus, presque un étranger, un métèque. Assurément, je ne l'aurais point abattu, mais quand il finit par mourir, je ne le pleurai point et ce fut pour mon paysage un véritable soulagement.

Il n'y eut jamais rien de commun entre lui et l'arbre aux Figues-Palmes. Nos Anciens avaient eu leurs raisons pour élever son fruit dans l'échelle des nomenclatures sublimes, et nous la respections, et nous en ressentions plaisir et gloire sans partage. Il ne nous était pas non plus désagréable de penser que le figuier vulgaire avait aussi ses lettres de noblesse. Nous les avions lues chez Racine dans son prétendu exil à Uzès (personne ne peut être exilé à Uzès). Jean Racine écrivait à sa cousine, Melle Vittard, pour l'intéresser à ses mélancolies de jeune garçon :

J'irai parmi les oliviers,
Les chênes verts et les figuiers
Pour chercher un remède à mon inquiétude 4.

Magnifiques réminiscences ! Il s'y ajoutait pour nous un autre plaisir, tiré de l'exercice d'un droit auguste qui découle du plus vénérable coutumier rural ; comme chacun le sait, la récolte du voisin s'arrête strictement à la rive de sa propriété, et tout fruit que la force et l'élan de la branche peuvent bien jeter au delà, tout fruit qui vient à pendre hors de son verger sur la terre du mien tombe, de soi, dans mon domaine, je peux le cueillir à cœur joie, mon droit sur ma terre sacrée comprenant tout l'air et le ciel qui la couvrent jusqu'aux étoiles, tout ce qu'elle recouvre elle-même jusqu'aux enfers. Or, vous étant remis dans l'esprit de nos lois, figurez-vous que les Figues-Palmes de notre enfance provenaient, toutes, d'un tronc unique planté juste à la limite de notre bien, mais en dehors, ne manquant jamais de lancer à chaque saison de longs bras de ramures appesanties de fruits. Nous les cueillions en conscience, sans rien ajouter ni rabattre en ce juste prélèvement. Jamais nous n'y faillîmes, qu'au jour funeste où, je ne sais comment, ce roi des figuiers sécha et mourut, comme pour nous apprendre que tout finit, les joies et les délices, les droits et les honneurs.

Homme, déjà vieil homme, et par conséquent plus sensible à tous les malheurs, cela me fut un coup très dur. J'allai trouver mon riverain, qui était mon ami, ami héréditaire, royaliste d'Action française comme moi, et le suppliai de me dire s'il ne connaissait point un verger, un jardin ou n'importe quel lieu de notre canton, qui portât des figuiers-palmes, où l'on m'en vendît la récolte, en y joignant, s'il était possible, des boutures, des graines, de quoi renouveler le bel arbre que nous pleurions.

Il répondit brièvement que c'était inutile ; le défunt n'avait pas son pareil. D'un regard assez torve, il appuya le bon conseil de me consoler avec quelque figue d'une autre espèce. Il y en avait de délicates et de très fines, comme la douce petite « marseillaise » ; si je lui trouvais le tort d'être un peu vulgaire, que dirais-je de celle, plus rare, plus distinguée, qui va vêtue d'un léger « rayé » blanc et vert, ou de l'incomparable grise, qui tire un peu sur le violet, ou de la noire-noire dont le cœur est rouge comme le sang !…

Mon ami se payait ma tête. Je coupai court :

— Voyons, Goirand, on ne se console pas de la figue-palme avec d'autres ! Vous aviez l'arbre tout à vous ; moi, ma petite part de fruits, réunissons nos infortunes…

— Et puis, après ? Qu'est-ce que nous en ferions ?

— Après ? Eh bien, chercher, courir, battre le pays, comme l'on bat le diable pour n'en pas être battu. À deux, nous trouverons peut-être.

— Nous ne trouverons rien. Ce qui est mort est mort. Vous chercherez, vous ! mais pas moi, et vous vous donnerez beaucoup de peine pour rien.

Il dit. Je soupçonnai mon riverain de ressembler à beaucoup de maris comblés. L'arbre lui avait trop appartenu ; il n'en connaissait pas le prix !

Grognon, un peu dolent, je le quittai, fis quelques démarches, les manquai toutes et tentai de n'y plus penser. Le beau fruit chargé de délices, avec son nom qui réveillait des vers de grands poètes, continua de se balancer sur la branche obscure de mes songes et de mes regrets, avec sa pelure verte et dorée, ses reflets de coucher de soleil du Lorrain 5 ; et son parfum, aigu et doux, renaissait de lui-même chaque fois qu'il m'arrivait de traverser l'air embaumé et piquant de l'ombre chaude du plus vulgaire figuier. L'étrange et secrète saveur des sucs du terroir et des souvenirs qu'il ranime m'exprimait un de ces deuils légers qui finissent par faire l'ornement de la vie, tel qu'on peut se flatter de l'emporter chez les Mânes.

Depuis lors, il se fit bien des révolutions, des séparations, des adieux. Mon voisin émigra. Puis, il vendit son champ. Il mourut. Bien d'autres, plus près de moi, tombèrent à leur tour ; en attendant le mien au bord de leurs fosses, je songeais, de temps à autre, à la destinée identique des arbres et des hommes dont les générations jonchent le même sol. Il arrivait alors que le Figuier-Palme reverdissait en moi, pour me distribuer ses fruits imaginaires et magnifiques. Mais quelle ne fut pas ma stupeur, un certain soir, que, sur le plateau du dessert, m'apparut un beau et bon lot de Figues-Palmes, des Figues-Palmes de chair et d'os, si l'on peut dire, épanouies tranquillement, qui me faisaient le plus naturel des sourires !

— D'où sortent-elles ? demandai-je.

— C'est le paysan qui vous les envoie.

— Quel paysan ?

— Mais le vôtre !

— Où les a-t-il cueillies ?

— Là, dans le champ !

Je courus au champ. Là, en effet, un robuste petit arbre auquel je n'avais pas pris garde dépliait ses feuilles. Et quels fruits ! Là, et remarquez bien, à la meilleure place. Il n'était pas du tout établi, comme aurait dû le faire le simple surgeon du tronc paternel, sur la rive et frontière de ma propriété. Non, il était au beau milieu ! A l'abri de toutes les rapines légales. Pour mes seules commodités, à la seule portée de mes mains ou de celles de mes fondés de pouvoirs. Et cet extraordinaire bien de fortune poussait dans moi depuis longtemps. Et cette intervention de volontés, de faveurs ou de grâces inconcevables, quelle marcotte ensorceleuse l'aurait bien pu diriger sous terre au delà d'un fossé profond, pour venir me faire plaisir ? Une graine plutôt ? Une graine envolée sans doute ? Le vent qui la poussa a soufflé juste dans la direction qu'aurait souhaitée mon désir ; or, le plus fréquent de tous nos vents, le mistral, donne en sens inverse, il y faut supposer un vent du sud ou du sud-est, le vent de la pluie, bien plus rare ! À moins qu'un insecte ne s'en soit mêlé, un de ces moucherons dont parle Théophraste ou Pline, et qui passèrent pour grands fécondateurs ou, disait-on, beaux greffeurs et civilisateurs du figuier.

Apports de graines, vols de semences, reptations ténébreuses de racines lointaines, quelque conjecture qu'on fasse, il faut bien que des décisions directrices aient été prises et que des concours très divers aient joué entre les petits dieux du sol et de l'air, après une incubation ignorée, pour conduire mon arbre là où il est, où il fallait qu'il fût et comme il le fallait jusqu'à sa fructification merveilleuse et jusqu'au coup de théâtre éclatant qui fit pleuvoir cette moire de bronze et d'or, du milieu de mon champ, en bénédicité de mon petit dessert !…

Il n'est pas nécessaire d'avoir une oreille bien fine pour discerner ici ce que l'on murmure :

— Qu'est-ce que vous nous racontez là ? et où voulez-vous en venir ? Votre histoire doit être un conte pour nous moraliser et votre Figue-Palme une fable ésopique où nous attendons toujours la vieille finale. Cette fable montre que… Ο μύθος δηλοί ότι 6

— Vous l'attendrez longtemps. Ma fable est historique et elle n'aurait point de sens hors de l'avantage d'être scrupuleusement vraie. J'ai vu, touché, tâté, goûté et puis perdu, et finalement retrouvé ma chère Figue-Palme dans les prodigieuses conditions de légende dorée que je viens de dire, et je ne pousse point la fatuité jusqu'à rêver que, du fond des cieux éternels, le Seigneur Dieu m'ait voulu récompenser d'une fidélité trop facile à la plus douce de ses créatures. Il n'y a point l'ombre d'un mérite dans mon cas. Je n'y ai point agi. J'ai été agi par les choses. Mais, en fin de compte, par de bonnes choses. Si la retrouvaille du beau fruit eût procédé de l'effort de quelque labeur, j'en pourrais déduire à voix haute : « Voilà ! Nulle âpre volonté n'est déçue ! Par sa force, tout peut renaître, elle peut tout nous ramener… » Mais, dans l'affaire, je suis resté les bras croisés et même sans espérance. La prétendue récompense m'eût été donnée gratuitement pour le plus gracieux des surcroîts.

Ceci, j'espère, dissipera l'appréhension de ceux que peut inquiéter ma Morale, plus spécialement ma Morale politique, avec son conseil et son précepte d'agir, parce que toute action porte en soi un profit caché, proche ou lointain, mais un profit. Non, non, cette histoire-ci est sans point de contact avec ces hautes vérités.

Néanmoins, il y a quelque chose à y voir au delà des choses vues. Après tout, n'est-il pas bon, heureux et même moral de recevoir ce que l'on n'a pas gagné ? N'est-il pas admirable de récolter sans peine ce dont on désespérait et qu'on n'a même pas semé ? Et dès lors, l'aventure ne porte-t-elle pas une obscure petite leçon pour nos tristes jours ?

Quand le ciel, et la terre, et la mer, sont si noirs, il n'est peut-être pas mauvais de savoir nous dire que, par delà ou par dessous ce feu, ce sang, ces cendres, subsiste et, malgré tout, circule l'élément fraternel et propice, comme une âme amie enfoncée aux entrailles de notre monde, qui nous est bienveillante, et ne nous oublie pas ? Oh ! nous n'y pouvons rien. Ou si peu de chose ! Les plus atroces barbaries tiennent le haut du ciel et l'empire supérieur. Toutefois, les bontés circulent par en bas et des charités peuvent se faire jour. Leur sourire peut scintiller, quelque chose qui n'est que grâce (car tout est grâce, au fond) se faire jour en faveur du misérable peuple des hommes. Le fait qui s'est vu de tout temps doit se revoir du nôtre, et c'est peut-être pour cela que jamais nos Anciens n'ont perdu l'espérance. Ils s'appuyaient sur leur instinct, lui-même issu de notre terre, jailli de notre sang. ALORS : SI EUX, POURQUOI PAS NOUS ?

Veut-on faire le bel esprit ou l'esprit fort, et demande-t-on : POURQUOI NOUS ? je ne ferai qu'une réponse :

— Ceux qui disent que ce qui est mort est mort, ne sont pas sûrs de leur affaire. Il semble bien que ce qui meurt ne meurt pas de mort naturelle et qu'il y eut toujours quelque recoin obscur réservé à l'espoir. Demandez à votre curé, il en sait plus long, croyez-moi. Et peut-être répondra-t-il par le verset du Décalogue selon les Septante : Honorez vos père et mère 7 afin de vivre longuement sur cette bonne terre que le Seigneur Dieu vous donna !

Bonne ? Hum ! Hum ! mais elle a du bon comme le montre assez l'histoire de ma Figue-Palme, où l'on voit tant de bénédictions imméritées répandues sur quelqu'un qui n'avait même pas su la replanter ni même la retrouver !

Charles Maurras
  1. Palme est le poème qui clôt le recueil des Charmes. La répétition, en finale de la première strophe, ne porte pas sur le mot « palme » mais sur le mot « calme » :

    Calme, calme, reste calme !
    Connais le poids d'une palme
    Portant sa profusion !

    Comme celle-ci, les notes suivantes sont des notes des éditeurs. [Retour]

  2. L'Aveugle, cinquième strophe. [Retour]

  3. Tiré du recueil Œnone au clair visage. Le thème du palmier de Délos est associé aussi bien à la naissance d'Apollon qu'à la rencontre d'Ulysse et de Nausicaa. [Retour]

  4. Racine, lettre à Melle Vittard datée d'Uzès le 15 mai 1662. L'« exil » de Racine, c'est son séjour en 1661-1662 chez son oncle Antoine Sconin, vicaire général d'Uzès. Le « jeune garçon » a alors vingt-deux ans. [Retour]

  5. Claude Gellée, dit le Lorrain (1600-1682). Les références de Maurras à la peinture ne sont pas fréquentes. [Retour]

  6. « O muthos deloi oti… » — « cette fable montre que… » [Retour]

  7. Dans la première version du texte, Maurras ajoute ici entre parenthèses : « et votre patrie ; et le Maréchal ! » Nous sommes fin septembre 1943… [Retour]

Texte paru dans Candide le 29 septembre 1943 sous le titre « Apologue sous un figuier », repris en volume dans Inscriptions sur nos ruines en 1949.

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