Maurras avait abordé le thème de l’Union sacrée dès le 4 août 1914. S’il revient sur le sujet le 6, c’est que Le Temps, journal quasi-officiel de la troisième République, a publié un article où l’interprétation qui est donnée de l’union des partis en faveur de l’intérêt national ne peut que le hérisser. On peut résumer simplement l’argument : ce qui est à l’œuvre dans la guerre, pour les rédacteurs du Temps, c’est la France républicaine, qui apporte la lumière de la liberté au monde, et la guerre qui commence n’est qu’un épisode supplémentaire dans la fresque ainsi dessinée, qui n’est pas tant historique qu’idéologique.
L’article du 6 n’est pas bien long, il est probable que Maurras n’a pas voulu laisser passer une aussi pernicieuse propagande sans y répondre, même sommairement. Il reviendra d’ailleurs sur le sujet. L’article sera recueilli en 1916 dans le premier volume des Conditions de la victoire.