« … les nationalistes du Conseil préféraient décidément l’être à la raison d’être »
En 1908 encore, l’affaire Dreyfus n’en finissait pas d’étendre ses conséquences. Il faudra la guerre pour que tout le monde passe à autre chose, y compris L’Action française qui suspendra dès le début du conflit sa rubrique consacrée à rappeler les différents épisodes de l’Affaire et leurs développements, cela au nom de l’Union sacrée.
Le scrutin aura lieu dans quelques semaines quand Maurras écrit ce Lendemain d’élections le 28 mars 1908, dans L’Action française devenue depuis peu quotidienne. C’est qu’il va exposer, prendre pour exemple et proposer comme mise en garde ce qui s’est passé aux glorieux temps de Loubet et de Waldeck-Rousseau, en pleine Affaire, quand Paris irrité avait élu un conseil nationaliste.
Les élus avaient alors été comme englués dans les institutions et dans la pesanteur du régime, n’avaient plus cru pouvoir s’opposer autant qu’avant à Loubet ou à Waldeck, l’un président de la République et l’autre président du Conseil, et avaient fini tristement comme des gens élus sur un programme et qui en rabattent l’essentiel pour durer sans faire de vagues. Et naturellement ils avaient été battus aux élections suivantes.
La leçon a-t-elle été apprise comme l’espérait Maurras ?…