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La Bataille de la Marne
Ode historique

ΑΛΛΑ ΓΑΡ Α ΜΕΓΑΛΩΝΥΜΟΣ ΗΛΘΕ ΝΙΚΑ
Soph. Ant. 1

DELUBRO VICTORIAE AQUENSI 2
Inscription d'Aix

Sian Gau Rouman e gentilome.
Mistral.
 3

I

La Montagne de la Victoire 4
Donne son souffle à nos drapeaux,
À sa voix deux mille ans d’histoire
Sortent en criant des tombeaux,
Comme un soleil sur la nuée
Toute la Gaule s’est ruée :
Mère des lois, mère des arts,
Notre Pallas est sœur d’Hercule 5,
Au double assaut déjà recule
Un germanique et faux César.

Ô toi, plus basse que les terres
D’où sont vomis tes combattants,
Ô dans ta paix et dans ta guerre
Singe inutile des Titans,
Race allemande qu’enfle et grise
L’impunité de la traîtrise
Et l’ignorance de l’honneur,
Aucun reproche ne te presse
Comme du manque de sagesse
Qui de tout temps souilla ton cœur.

Tu ne sais pas la loi des mondes
Qui pour renaître fait mourir
En des épreuves si fécondes
Que le plus lâche y veut courir :
Pour égaler sa haute somme
L’être de l'âme se consomme,
De tous ses maux naît quelque bien,
Seule une race abandonnée
Des justes dieux est condamnée
Au crime qui ne sert à rien.

Le long de tes annales sombres
Hurle la flamme, pleut le sang
Et ton marteau dans les décombres
Frappe des coups retentissants,
Ce qui te plaît, ce qui t'importe
Est le charnier des villes mortes
Ta seule gloire est de nourrir
Sans l'apaiser par les ravages
Qui te flétrissent d'âge en âge
L'unique faim d'anéantir.

II

Amis, nos coeurs se réjouissent
Non d’égaler des arrogants
Ni d’imiter cette avarice
Des assassins et des brigands ;
Un noble esprit ne s’enamoure
Que de la terre qu’il laboure,
Du flot amer qu’il a dompté,
De la maison qu’il a construite,
Marbres polis, argiles cuites
D’ardoise fine surmontés !

À modeler les ressemblances
De l'animal et de l'humain,
Une secrète véhémence
Bientôt réchauffe notre main,
De l'artisan la grâce innée
D'une industrie est raffinée
Qui le polit d’âme et de corps,
Ses idéales créatures
Dans leur reflet le transfigurent
Pour l’emporter dans leur essor.

Il a touché la grave lyre
Il y fait résonner les Vers
Qui permettront enfin d’élire
Sa destinée à l'univers :
En s'éveillant aux voix de l’Âme
Les rocs, les eaux, les vents, la flamme
S’étonneront de recevoir
Notre chaleur, notre semence,
Notre mesure de l’Immense,
Notre cruel et gai savoir.

Quand l'art sublime se repose
L’Âme conçoit sa royauté
Et la consacre et la dépose
Au fondement de la Cité :
Né d’une haute forteresse,
De l’horizon dame et maîtresse,
J’ai tout reçu du sol natal
Et le langage de mes pères
Dit l’alliance qu’y frappèrent
Le licteur et le fécial. 6

Ici, gardien du Caducée 7,
Brille le Glaive court et droit,
Dans notre enceinte policée
Germent les Mœurs et naît le Droit,
Ici revient, de cime en cime
Le vol des maîtres de l’abîme
Et son bonheur, enfant des cieux,
Remonte dire à l’empyrée :
— La race humaine invente et crée,
Image vive des Grands Dieux.

III

Telle est la loi de tous les hommes
Hôtes des champs et des maisons
Qui sont régis comme nous sommes
Par les clartés de la raison ;
Mais toi, sans ville ni bourgade,
Coureur de bois, batteur d’estrade
GERMAIN, pourquoi cesserais-tu,
Par les déserts de ta patrie,
De cultiver la pillerie
Comme héritage de vertu ?

Sombre climat, morne campagne
Que tes rhéteurs gonflent en vain,
Le triste sol des Allemagnes
Est pauvre et plat comme ses vins :
Du fade esprit dont tu te gorges,
Fleur de houblon, semence d’orge,
Ton jeune mâle est de sang froid,
Sa Vénus lente est si rétive
Qu’une débauche maladive
Ronge tes peuples et tes rois.

Grand corps enflé d’aigre sanie,
Ta carapace l’étouffant,
Un dieu propice, ô Germanie,
Te délivra de tes enfants
Et, par justice ou pour épreuve,
Précipita sur notre fleuve
L’obscène flux de ces bâtards,
Qui nous déborde et nous submerge
Si le soldat ne veille aux berges
Ou s’il accourt un peu trop tard.

Ainsi s'épandent, chair trop blonde,
Où frise un poil décoloré,
Les torses gras où surabonde
Un intestin démesuré !
Fille du Nombre et de la Masse
Ainsi s'accroît la populace
Des demi-hommes aberrants :
Mais ni volume ni stature,
Nulle méprise de nature
Ne les asseoit sur notre rang.

Vulgaire enfant qui te fais gloire
De ton nom qui salit un mur,
Tu peux charger nos promontoires
Des tes vocables les moins durs,
Depuis Thulé jusqu'en Sicile
Ta longue course est si stérile
Que tu ne plantes nulle part
Les Thermes, l'Arc ou la Statue
Signés : — La Main qui brûle et tue
Aspire encore à d'autre arts !

Voilà pourquoi nos terres-mères
T'ont dévoré dans leurs tombeaux,
Nos chastes cieux dans leur lumière
T'ont vidé comme un verre d'eau :
Ou tu reviens l'oreille basse
À ton désert que Boniface 8
Pénétra seul la hache en main,
Pour mettre en pièces tes idoles
Et t'enseigner une parole
Qui t'imposât le masque humain.

IV

— Non, la germaine multitude
Brute naquit et gardera
Le parler rauque et l'âme rude
Que nul baptême n'ondoiera :
Quelque bienfait que l'on t'inflige
Le dur orgueil à son vertige
De longs murmures te meurtrit
Tu te déchires à toi-même
Et détruisant tous ceux qui t'aiment
Tu te repais de leurs débris.

Chargeant l'habit du gentilhomme
Sur ta carcasse de vilain
Qui voulus être roi de Rome
Et mis à sac le Siège saint, 9
Tu fuis, pliant sous ta rapine
Les anathèmes que fulmine
Un vieil évêque frémissant
Et, coeur trop faible pour y croire
Ris de la bulle de Grégoire 10
Ou du concile d'Innocent 11 !

Pères sacrés de notre Europe
Fondateurs de la Chrétienté,
Ô plus modestes que l'hysope 12
Qui le grand chêne avez planté
Pâtres, Pêcheurs, Docteurs, ô Prêtres,
Toute raison sut reconnaître
L'ample pitié qui vint de vous
Qui, dans sa honte et sur sa fange,
Fîtes chanter le chœur des anges
Pour apprivoiser l'Homme-loup !

Enveloppant d'un jour tranquille
Les soubresauts de l'animal
Le Roi-Prophète et la Sibylle,
Muse du seuil pontifical,
À la tunique sans couture
Ont annoncé la déchirure
Dès que ce fauve des forêts
Quittant l'armure pour l'étole
Et le carnage pour l'École
À son tour argumenterait.

De la bonté du Sacerdoce
Un peuple entier s'était nourri,
De la puissance de la Crosse
Épée et Sceptre avaient fleuri,
Jamais la horde moins grossière
N'a compté d'heure plus prospère,
L'aigle étreignant le globe d'or 13
À la grand'voile se déploie
Et les vents que l'aurore envoie
Bercent la Nef de port en port :

Un seul vaisseau fait mille épaves
Et, des mille navigateurs,
S'il en surnage un seul, esclave
De la houle et du vent moqueur,
À la dérive sous les astres
Le réchappé du grand désastre
Chevauchant un mât sans agrès
Boit en pleurant l'écume blanche
Et vocifère que sa planche
Est l'arche même du Progrès.

V

À la porte de la Chapelle
J'ai lu l'écrit, frère Martin 14,
Qui, promulguant la foi nouvelle
Vous émancipe du Latin :
— César, et Pierre, et leurs curies 15
Font une même idolâtrie !
Entre le feu du ciel et moi
Que nul esprit ne se propose !
Que nulle voix mortelle n'ose
D'un cœur d'homme régler la voix !

Plutôt mes bauges d'Hercynie 16
Que de servir sous votre toit !
Que toute chaîne soit bénie
Qui m'affranchisse de vos lois !
C'est de mon Dieu que vient ma flamme
Incendiaire ! Cette lame
Parricide est de mon Seigneur
Qui veut l'essor de la nature
Et qui remmêle sans mesure
L'or et la vase de mon cœur !

Esprit, tu rampes et tu doutes ?
Tu volerais au Saint des Saints
Si tu brisais ces basses voûtes
De marbres faux, de panneaux peints,
Et, restituant à leur cendre
Où tout péché veut redescendre
Ton art profane et ses amants,
Tu repoussais la libertine
Et raisonneuse erreur latine
Des confins de l'Homme allemand.

Mon Dieu n'est pas un hypogée
Où l'homme enterre son trésor !
Ta voix, mon Dieu, n'est point gagée
Pour nous absoudre de la Mort !
Que chacun pour soi-même expie !
Exterminons le rite impie
Qui se joua de tes courroux
Et trafiqua de la prière
Que notre sœur ou notre frère
Entreposait sur tes genoux !

Mon Dieu, condamne ou nous fait grâce :
Père du crime et du pardon,
Le Solitaire des Espaces,
De nos mérites nous fait don.
Au pur soleil de sa Justice
Que veut l'encens d'un sacrifice
Injurieux et superflu ?
Je dissiperai dans sa gloire
Ce flot d'amour où n'ont pu boire
Ni les damnés ni les élus.

Ainsi parlait l'Assemble-Nues.
— Ô corruptrices de l'azur,
Savez-vous ce qu'est devenue
La mystique rose au cœur pur
Qui, neige et feu, sous de longs voiles
Qu'auréolèrent sept étoiles,
Emparadisa Terre et Mer
Et, du péché libératrice,
De la douleur consolatrice
Eut pitié même de l'Enfer ?

Dites-nous : la Vierge Marie
Ne règne plus dans votre ciel
Et votre terre défleurie,
Désert de cendres et de sel,
Ne mène plus l'ogive en flamme
S'ouvrir aux pieds de Notre Dame,
Jurer l'amour entre ses mains
Et lui chanter : — Ô belle, ô claire,
Dans la maison d'un même Père
Abritez nos cœurs pèlerins !

Par quelque injure qu'il réponde
Le Barbare n'écoute rien
Quand il lui plaît de faire au monde
Quelqu'un des maux qu'il nomme biens :
Aux volontés des créatures
Un vent d'erreur et d'imposture
Persuadant de s'affranchir,
Des multitudes enhardies
Les folles armes sont brandies
Pour la Vengeance et le Désir.

Quand la martyre est sur la roue,
Toutes jointures se rompant,
Le pauvre corps n'est qu'une boue
Que l'âme quitte avec le sang :
Ainsi, royaume par royaume,
Au chant des cloches et des psaumes,
Cinquante peuples irrités
De leur Vistule à notre Sambre
Brûlent, tenaillent et démembrent
La moribonde Chrétienté.

VI

Victorieux au nom de flamme 17
Par vous s'annonce le retour
Du châtiment que nous donnâmes
À ces forfaits des anciens jours !
Du tourbillon de votre épée
La Germanie enveloppée
Languit à votre tribunal
Et dans le maître qui s'avance
Elle connaît la forte France
Du Roi Juste et du Cardinal 18.

— Père Joseph de la Tremblaye 19,
Rouvrez vos yeux sous le froc gris :
Père Joseph de la Tremblaye
Brisach est pris, Brisach est pris !
 20
L'Ombre de l'aile des Victoires
A réparti les territoires
De la Hollande au Seuil Romain…
Mais le vieux fleuve ami s'étonne
Du blanc pavois qui te couronne,
Atroce mère du Germain !

Elle a levé ses mains sanglantes,
Hâve d'horreur entre nos coups,
Elle a fait de nos deuils fumante
Plier sa tête à nos genoux.
Où descendra sa modestie ?
Mais ta prudence est avertie,
Sage et puissant glaive de feu !
Sous l'horizon que tu déchires
Prévois, préviens ce que conspire
Un génie artificieux :

Rappelle-toi, parmi ses larmes
Et son tumulte de sanglots
Toutes les fois qu'au choc des armes
Elle a roulé dans le champ clos,
À nous tromper quel soin fertile !
Elle affectait des airs tranquilles,
Un pas traînant, le col penché :
Telle, au couvert de la nuit lente,
Eût apparu, douce et dolente,
Une servante de Psyché.

Elle avait peint sa tête rousse
Des marguerites de nos bois
Et sans savoir la rendre douce
Elle avait déguisé sa voix,
Elle chantait nos pastorales,
Elle dansait nos provençales,
Mimait Beaux-Arts, Science, Droit,
Médecine, Théologie,
Et réservait pour l'Élégie 21
L'ultime flèche du carquois !

Dans nos bontés grandit sa ruse :
Au simulacre de l'Esprit,
Quand la Gorgone fait la Muse
Le populaire est vite pris,
Mais au cœur sage qui l'écoute
Naît le soupçon, frémit le doute :
— Que nous voulait un art menteur ?
Une logique sans critique,
Une critique apodictique,
Petit esprit dénégateur 22 ?

Tu ne remplis de destinée
Qui soit sensible à la Raison
Que si ton âme nous est née
Pour apprêter quelque poison,
Pour, ô Locuste 23, ô Canidie 24,
Infecter de ta maladie
Un sang trop chaud, des cœurs trop vifs,
Hurler un son qui nous égare
Et nous changer en fous barbares
Énervés par ton cri plaintif,

En révoltés énergumènes
Brisant l'étai de notre toit,
En pauvre plèbe souveraine
Coupant la tête à notre roi,
En idolâtres de notre ombre,
En écolâtres d'erreurs sombres
Dites éclairs illuminants,
Puis, au chemin que prit Alcide 25
Vers les haut lieux du Suicide 26,
En sacrifiés rayonnants !

Quand une main s'est désarmée
Qui broya l'Hydre et le Lion 27
Bientôt dans Lerne et dans Némée
Éclate la rébellion :
De leurs souillures triomphales
Toutes les races du Stymphale 28,
Couvrent les champs de la cité,
À la lumière reconquise
Osant l'insulte qu'a permise
L'héroïque imbécillité.

Ainsi, du creux des basses grèves,
Cependant que l'Œta gémit,
Tu te gonflas, absurde rêve,
De l'héréditaire ennemi :
Le Dieu malade, à bout de forces,
Pour son bûcher taillant l'écorce
Et le sarment du boute-feu,
Ah ! criais-tu, flammes futures,
Quand tournoieront vos chevelures
Perdons Alcide au fond des cieux !

Mais toi qui sus, ô fils d'Alcmène
Victorieux de tous les sorts,
Traîner tes races par la chaîne
De tes saintes paroles d'or,
Âme et figure de la France
Au plus aigu de ta souffrance
Es-tu le maître de mourir ?
Hors de l'embûche teutonique
Envole-toi, cœur magnifique,
D'Alcide héros et martyr !

Et vous esclaves qu'il faut pendre
Au gai retour du maître absent,
Pour avoir trop rêvé d'étendre
Un bas empire évanescent,
Ce bout de corde vous mesure
La destinée à l'encolure :
Les Dieux cléments n'auront voulu
Que déclarer par votre signe
Entre cent peuples le moins digne
Du commandement qu'il n'a plus.

VII

Quand le dernier-né des Guillaumes 29
A les dés de son sort jetés
Ils tient unis trente Royaumes,
Républiques, Principautés,
Petits et grands Duchés, Empires,
Pair ou second chacun l'admire,
Au cri de guerre ils ont tous ri
Sans excepter une canaille
Qui de n'avoir ni sou ni maille
Rêve abondance dans Paris.

Mais aussitôt que la machine
Que montèrent ces insensés
Eut son carnage et sa ruine
Au bord de Meuse commencés,
Plainte et Pitié, Honte et Colère
Même Épouvante conjurèrent
Ce qui restait du genre humain,
Un million de beaux éphèbes
Voulut goûter sous notre glèbe
À la Nuit qui n'a plus d'hymen

Et, sans attendre leur venue
Toute la grâce et tout l'honneur
De notre race méconnue
Courut offrir au moissonneur
Une poitrine cuirassée
Du seul airain de la pensée,
Des seules fibres d'un bon cœur :
Les purs enfants de cette terre,
Six jours, six nuits la disputèrent 30
Au Barbare à demi vainqueur.

Il avait mis toute son âme
Dans les chars et dans les chevaux
Qui déroulaient, ô fer ! ô flamme !
Ses fulgurants les plus nouveaux.
Mais du Limbourg à la Champagne
Et du tombeau de Charlemagne
À l'environ de Saint-Denis
Leur file hésite, flotte, gronde
Et se rebrousse comme l'onde
Sur une barre de granit.

Oiseux témoin de tant de gloire,
Soldat-né qu'oublia le sort
Loin des travaux de la Victoire
Et des couronnes de la Mort,
J'ai, du fossé de nos murailles
Où le flot roule ses entrailles,
Fait au Germain calamiteux
Cette chanson que j'ai chantée
À la manière de Tyrtée 31,
Le maître d'école boiteux.

Charles Maurras
  1. Sophocle, Antigone, 148-149 :

    ἀλλὰ γὰρ ἁ μεγαλώνυμος ἦλθε Νίκα
    τᾷ πολυαρμάτῳ ἀντιχαρεῖσα Θήβᾳ
    ,

    « Mais Nika (la Victoire), au nom illustre, est venue sourire à Thèbes aux chars innombrables. » (n.d.é.) [Retour]

  2. « Mémorial de la victoire des Aixois. » (n.d.é.) [Retour]

  3. Dans Lis Isclo d'Or (1875) : « Nous sommes Gallo-Romains et gentilshommes. » (n.d.é.) [Retour]

  4. Il s'agit du massif calcaire provençal, qui s'étend entre les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. (n.d.é.) [Retour]

  5. Tous deux enfants de Zeus. (n.d.é.) [Retour]

  6. Les deux mots se réfèrent à Rome : les licteurs accompagnaient un magistrat revêtu de l'imperium en portant les faisceaux symboles de son pouvoir. Les féciaux étaient un collège de prêtres chargés des prescriptions religieuses qui régissaient l'entrée en guerre et la conclusion des traités. (n.d.é.) [Retour]

  7. Le caducée d'Hermès, devenu symbole d'éloquence, et non celui d'Asclépios, devenu le symbole médical bien connu. (n.d.é.) [Retour]

  8. Il s'agit de Wynfrid de Wessex plus connu sous son nom épiscopal de saint Boniface de Mayence, né en Angleterre, dans le Wessex, à la fin du septième siècle, fondateur de plusieurs évêchés allemands, de nombreuses abbayes prestigieuses dont celle de Fulda, et évangélisateur des Frisons, tâche où il trouva le martyre. On le représente habituellement armé d'une hache près d'un chêne abattu pour figurer ses victoires sur le paganisme germain, victoires qui lui ont valu le titre d'évangélisateur de l'Allemagne. (n.d.é.) [Retour]

  9. Le 6 mai 1527 les troupes majoritairement allemandes de l’empereur Charles Quint envahissent Rome, en représailles de l’alliance du pape Clément VII avec François Ier. Pendant huit jours, la ville sera pillée et saccagée. (n.d.é.) [Retour]

  10. Grégoire VII, saint Hildebrand, pape en 1073, mort à Salerne en 1085, principal promoteur de la réforme grégorienne, il s'opposa à l'empereur germanique Henri IV lors de la célèbre querelle des Investitures. (n.d.é.) [Retour]

  11. Innocent IV, pape de 1243 à 1254, qui réunit le premier concile de Lyon contre l'empereur allemand Frédéric II. (n.d.é.) [Retour]

  12. Arbrisseau méditerranéen, souvent opposé au cèdre dans la Bible comme la modestie humble à la grandeur majestueuse. Opposée ici au chêne du vers suivant. (n.d.é.) [Retour]

  13. L'aigle tenant le globe du monde est le symbole traditionnel du Saint-Empire romain germanique. (n.d.é.) [Retour]

  14. Le 31 octobre 1517, le moine allemand Martin Luther afficha sur la porte de la chapelle du château de Wittemberg ses quatre-vingt-quinze thèses dénonçant les indulgences accordées par l'Église catholique romaine aux fidèles. L'événement passe pour marquer le début de la Réforme. (n.d.é.) [Retour]

  15. La Curie antique, bâtiment où se réunissait le Sénat de Rome, et la curie moderne, désignant les institutions de gouvernement de l'Église catholique sous l'autorité du pape. (n.d.é.) [Retour]

  16. La forêt Hercynie est la dénomination antique d'une région boisée d'Allemagne, région devenue emblématique de la Germanie toute entière pour le monde classique. On ne l'emploie plus guère qu'en son sens dérivé et adjectival pour parler, en géologie, d'un plissement hercynien. Maurras la cite ici car c'est un haut-lieu des confrontations antiques entre Romains et Germains, en particulier sous les Antonins. (n.d.é.) [Retour]

  17. M. le Maréchal Foch. [Retour]

  18. Louis XIII, dit le Juste, et son ministre le cardinal de Richelieu, qui intervinrent dans les affaires allemandes, faisant en particulier entrer la France dans la guerre de Trente Ans. (n.d.é.) [Retour]

  19. François Leclerc du Tremblay, dit le père Joseph, 1577-1638, prêtre capucin, éminence grise du cardinal de Richelieu qui lui confia diverses missions dont certaines en rapport avec la politique allemande de la France. (n.d.é.) [Retour]

  20. Le 18 décembre 1638, alors qu'il se trouvait à Rueil, chez Richelieu, le père Joseph fut brutalement frappé d'une crise d'apoplexie que les médecins pronostiquèrent fatale. Soucieux d'adoucir les derniers instant du père Joseph, Richelieu, tenant à la main un papier censé figurer une dépêche, se pencha vers le mourant et lui dit : « Père Joseph ! Père Joseph ! Brisach est à nous ! » La plus puissante des forteresses du Rhin était tombée quelques heures plus tôt aux mains de Bernard de Weimar, avec lequel le père Joseph avait personnellement négocié l'alliance de la France, mais Richelieu l'ignorait encore… (n.d.é.) [Retour]

  21. Prise ici dans son sens étymologique grec : littéralement « chant de deuil ». (n.d.é.) [Retour]

  22. Allusion probable au vers célèbre du Faust de Goethe où Méphistophélès se présente comme « l'esprit qui toujours nie ». (n.d.é.) [Retour]

  23. Empoisonneuse romaine qui aurait fourni des poisons et à Agrippine et à Néron. (n.d.é.) [Retour]

  24. Sorcière citée à plusieurs reprises par le poète Horace, devenue ensuite le type de la sorcière antique. (n.d.é.) [Retour]

  25. Alcide est d'après la légende le premier nom d'Héraclès, le héros antique fils d'Alcmène et de Zeus, — dont il va être question dans les vers suivants où il est comparé à la France. Appelé ainsi parce que petit-fils d'Alcée, roi de Tirynthe, ses parents le renommèrent Héraclès en espérant se concilier la déesse Héra, qui poursuivait en Alcide le fruit d'une infidélité de Zeus : elle lui fera tuer ses propres enfants dans un épisode de folie, c'est en expiation de cette folie qu'il accomplira ses Travaux. (n.d.é.) [Retour]

  26. Héraclès épousa Déjanire, fille d’Œnoé. Face au grand fleuve Événos en proie à une crue exceptionnelle, Héraclès vit que, s’il pouvait facilement le franchir, il ne pouvait le faire en portant Déjanire. Se présenta alors à eux un centaure nommé Nessos qui proposa d’aider Déjanire à franchir le fleuve, tandis qu’Héraclès nagerait de son côté.

    Lorsqu’Héraclès arriva, il vit que Nessos tentait d’abuser de Déjanire. Il prit alors une flèche enduite du poison de l’Hydre de Lerne et en tua Nessos. À l’agonie, ce dernier tendit sa tunique à Déjanire et lui dit de la tremper dans son sang puis de l’offrir à Héraclès afin de s’assurer ainsi pour l’éternité de sa fidélité.

    Bien plus tard Déjanire, craignant de perdre son époux qui s’était épris d’Iole la fille du roi Eurytos, remit la tunique à Lichas, compagnon d'Héraclès, qui insista pour qu’il la revêtît. Héraclès sentit que le vêtement le brûlait : le sang du centaure était souillé par le poison de l’Hydre de Lerne, qui avait tué Nessos et qui maintenant tuait le fils de Zeus. Faisant ériger un bûcher sur l'Œta il s’y jeta tandis que Déjanire se pendait. (n.d.é.) [Retour]

  27. Tuer l'Hydre de Lerne et le Lion de Némée sont deux des mythiques douze travaux d'Héraclès. (n.d.é.) [Retour]

  28. Tuer ou chasser les oiseaux mortels du lac Stymphale est le sixième des mêmes douze travaux d'Héraclès. (n.d.é.) [Retour]

  29. Guilaume II, empereur d'Allemagne durant la Première Guerre mondiale. (n.d.é.) [Retour]

  30. La première bataille de la Marne se déroula du 5 au 12 septembre 1914. (n.d.é.) [Retour]

  31. Poète grec mal connu, le grand poète spartiate. D'après la tradition une délégation de Spartiates arriva à Athènes, qui venaient de consulter l'oracle de Delphes, car Sparte était dans une situation difficile : battues par les Messéniens, ses troupes étaient découragées et désespérées. La Pythie avait conseillé aux délégués de Sparte de demander aux Athéniens un homme qui pourrait les aider de ses conseils. Les Athéniens décidèrent par dérision de leur donner Tyrtée, maître d'école boiteux. Tyrtée n'avait aucun talent militaire mais sut, par ses chants de marche et ses élégies martiales, relever le courage des soldats lacédémoniens. Électrisés par ses vers, ils s'armèrent pour le combat, marchèrent au-devant de leurs ennemis Messéniens et Sparte resta finalement victorieuse.

    En témoignage de reconnaissance, Sparte lui aurait alors accordé, lors d'une ovation triomphale, le droit de cité et le titre de citoyen. (n.d.é.) [Retour]

Texte de 1918.

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