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Alternative

— Il le fallait.
— Il faut, quoi !
Comtesse de Noailles.

Des beaux corps et des belles âmes
Qui s'entr'appellent dans la nuit,
Regard intime, ô sourde flamme,
N'éclaire pas qui te poursuit !

N'éclaire pas qui tu désires,
Crains d'être vu mais crains de voir
Qu'Amarillys ou le Satyre
Agite ton nuage noir !

Laisse le cœur entre les voiles
Que lui tissèrent ses pudeurs
Si la lumière d'une étoile
Peut en glacer les profondeurs.

Ou bien courage, Amour ! éclaire
De la fureur de ton flambeau
Née au printemps des feux stellaires
Tout ce qu'attendent nos tombeaux.

Et, sur l'autel où tu t'enflammes,
Médiateur éblouissant,
À ces corps morts infuse une âme
Aux âmes mortes ce beau sang !

Charles Maurras

Paru dans la revue Le Divan, année 16, 1924, p. 469-470.

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