— Il le fallait.
— Il faut, quoi !
Comtesse de Noailles.
Des beaux corps et des belles âmes
Qui s'entr'appellent dans la nuit,
Regard intime, ô sourde flamme,
N'éclaire pas qui te poursuit ! #
N'éclaire pas qui tu désires,
Crains d'être vu mais crains de voir
Qu'Amarillys ou le Satyre
Agite ton nuage noir ! #
Laisse le cœur entre les voiles
Que lui tissèrent ses pudeurs
Si la lumière d'une étoile
Peut en glacer les profondeurs. #
Ou bien courage, Amour ! éclaire
De la fureur de ton flambeau
Née au printemps des feux stellaires
Tout ce qu'attendent nos tombeaux. #
Et, sur l'autel où tu t'enflammes,
Médiateur éblouissant,
À ces corps morts infuse une âme
Aux âmes mortes ce beau sang ! #