Organe du nationalisme intégral : la formule est en sous-titre de chaque numéro de L’Action française quotidienne. Elle ne doit rien au hasard.
« Organe » dépasse la dénomination habituelle et aujourd’hui un peu vieillie d’un journal par lequel un courant d’idées s’exprime dans le champ de l’actualité et du débat quotidien : c’est aussi ce qui a sa place et sa fonction dans un tout. L’Action française est alors un mouvement protéiforme qui, déjà et non sans ambiguités ou déséquilibres, prétend s’adresser aussi bien aux étudiants qu’aux ouvriers, aux « intellectuels » qu’aux sympathisants populaires ou à la petite bourgeoisie, aux diverses classes sociales qu’elle ne nie pas ; elle s’est donc dotée de cercles divers, d’une revue, d’organisations satellites qui s’adressent plus particulièrement à telle ou telle partie du public. En cet âge d’or de la presse, un journal revêt donc une importance particulière pour réunir ces branches — diverses par leur nature, leur public ou leur orientation — en un faisceau qui manifestera l’unité dont elles procèdent. Continuer la lecture de « L’organe du nationalisme intégral »