Tony Kunter a rédigé et nous a aimablement transmis pour publication une note de lecture intitulée Maurras épistolier autour de la correspondance Maurras-Penon publiée récemment par les éditions Privat.
Le lecteur aura entre ses mains les lettres les plus intimes et les plus véridiques de celui que l’on voit devenir sous nos yeux l’une des figures incontournables de la scène intellectuelle parisienne, ce qui lui vaudra de suivre Maurice Barrès dans les Trente ans de vie française d’Albert Thibaudet. On demeure d’ailleurs confondu par la pique adressée par ce dernier au sujet des rapports entre le sourd de Martigues et son « maître », prémonitoire au regard de la parution de Dieu et le Roi : « M. Maurras assure que l’anarchisme de son enfance remontait jusqu’à nier la géométrie : on n’y va jamais de main morte dans le Midi. […] Il appartint à Mgr Penon — qui a bien mérité pour cela l’évêché de Moulins — de mettre un frein à ce petit sauvage ». (…)
C’est un jeune Martégal en train de passer le baccalauréat écrivant à son professeur que nous découvrons au tout début du volume si bien que le montage photographique de la première de couverture prend des accents particuliers : on y voit un Maurras vieillissant, devenu Immortel, regardant au loin un portrait de Jean-Baptiste Penon, souvenir d’un passé révolu, et témoignage d’une reconnaissance pour son « maître » qui n’hésitait pas à intriguer pour le recommander auprès des grandes signatures parisiennes de la Belle Époque…