Il n’y a pas un mot de vrai dans
La Vie !

Un de l'AF du 11 novembre 1926
Un de l'AF du 11 novembre 1926.
Il n’y avait du moins pas un mot de vrai, Maurras nous l’assure, dans ce que racontait La Vie catholique en novembre 1926. On le croira sans peine devant les incessants trafics de citations et simples faux que les journaux calotins multipliaient alors contre l’Action française, reprenant les vieilles recettes du Sillon en même temps que ses vieilles rancunes.

La Vie a depuis abandonné son épithète catholique. Beaucoup assurent que cet abandon n’a pas été que de mots. Cet hebdomadaire dit-il maintenant la vérité, ou persiste-t-il dans le mensonge, la demi-calomnie et autres malhonnêtetés ? n’en ayant pas ouvert un numéro depuis de longues années nous ne saurions le dire avec sûreté, et d’ailleurs cela dépasserait les limites de notre propos.

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La Vie ! »

« L’évêque innommé d’un diocèse inconnu »

Dans notre exploration progressive de L’Action française et le Vatican, nous avions laissé Maurras qui, le 9 janvier 1927, annonçait lui-même la condamnation par Rome.

Nous poursuivons dans le même receuil avec une intervention assez laborieuse d’un grand nombre d’évêques français, où la signature de Mgr Penon, au moins, avait été usurpée par ces promoteurs en avance sur leur temps de la collégialité épiscopale. Continuer la lecture de « « L’évêque innommé d’un diocèse inconnu » »

L’incompréhension entre Paris et Rome

De la condamnation romaine, L’Action française rend compte dans son numéro du 9 janvier 1927 par un article de Maurras intitulé « L’Action française condamnée — les documents et les faits ». Dans le recueil L’Action française et le Vatican, l’article se compose, après une courte introduction, de quatre parties :

Article décevant ? il n’apprend rien de bien nouveau, chacun campant sur ses positions : Pie XI condamne, en soulignant dans sa lettre au cardinal Andrieu qu’il entend être obéi et donner des ordres aux catholiques français engagés en politique au nom des implications morales de leur attitude publique ; Maurras et l’Action française répondent que la politique française ne regarde pas Rome tant que la foi ou la morale n’y sont pas engagées, comprises comme préservant la juste liberté politique des peuples. Continuer la lecture de « L’incompréhension entre Paris et Rome »

Ils sont fous ces Romains !

Durant toute la fin de l’année 1926 et le début de l’année 1927, l’A.F. ne se départira pas d’une idée centrale : c’est une cabale qui, bien menée, à obtenu de Pie XI ce qu’elle n’avait pu obtenir de Pie X avant guerre : la condamnation de l’Action française et de Maurras.

Quelle cabale et dans quel but ? Une cabale pacifiste, répond l’Action française, dont le but ouvert est de désarmer la France et de permettre simultanément à l’Allemagne de réarmer, cabale menée par Briand en France et dont les accords de Locarno d’octobre 1925 étaient le symbole, poursuivis par ceux, informels, de Thoiry en septembre 1926. Continuer la lecture de « Ils sont fous ces Romains ! »

Les réponses avant la condamnation par Rome

La lecture des textes qui entourent la condamnation de l’Action française par Rome est parfois pénible car il faut y supporter d’invraisemblables fioritures de langue de buis : ce ne sont que dévotions filiales hautement proclamées, cœurs immaculés et autres règnes imminents du Christ dont on voit mal ce qu’ils viennent faire dans un débat simple et somme toute très clair d’idées politiques, sinon pour enrober ou confire dans une religiosité un peu mièvre et toute de mots une certaine hypocrisie. Cette hypocrisie finit d’ailleurs par éclater tant dans les textes d’Andrieu que dans ceux de Pie XI quand on en vient au principal de ce qui est en cause : la personne même de Maurras, accusé d’être un danger pour la jeunesse. On devine presque le sourire las de l’helléniste qui se voyait ainsi appliquer la plus éculée des accusations, celle qui avait servi contre Socrate, et qui se la voyait appliquer avec pour prétextes des phrases fausses ou des citations éhontément tronquées, dont il était, au nom de l’obéissance invoquée et dévoyée, presque interdit de souligner le caractère malhonnête et malveillant, pourtant évident. Continuer la lecture de « Les réponses avant la condamnation par Rome »

Anna de Noailles

Adorée de tous, mais moins qu’elle ne s’adorait elle-même ?

Contemporaine de Maurras, dont elle est de huit ans la cadette, la comtesse Anna de Noailles connut de son vivant une grande célébrité.

La postérité lui fut moins favorable. Elle aurait pu devenir une icône incon­tournable du féminisme, des droits de l’homme, ou de l’intégration des immigrés (elle était mi-Grecque, mi-Roumaine). D’autres qu’elles aujourd’hui occupent ces places. Certes, quelques rues, quelques collèges portent son nom, mais on aurait pu s’attendre à mieux. D’où vient cette relative désaffection ? Continuer la lecture de « Anna de Noailles »