Martigues restera-t-elle toujours Martigues ?

Chaque ville, comme chaque province, chaque terre dont on se reconnaît être et appartenir, suscite chez ses anciens habitants la nostalgie de ce qu’elle fut au temps de leur enfance, quelle qu’ait été la nature réelle, bénéfique ou malvenue, des transformations opérées dans l’intervalle. Il ne s’agit pas là d’un jugement, même subjectif, mais d’une réalité relevant de la biologie et de la démographie, qu’il faut bien se garder d’interpréter autrement. Continuer la lecture de « Martigues restera-t-elle toujours Martigues ? »

Les Amants

Le texte des Amants de Venise a d’abord été publié par la revue bimensuelle Minerva, dans les quatre numéros de juillet-août 1902. L’ensemble a ensuite été réuni dans un ouvrage de 274 pages, publié la même année aux éditions Albert Fontemoing, dans une collection reprenant le nom de Minerva. Nous n’en savons pas davantage sur cette première livraison ; la Biblio-Iconographie de Roger Joseph indique qu’il y a eu sept éditions successives, nous vous présentons la huitième :

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La Corse de 1897

Avec leurs jupes et leurs corsages tout noirs, le vaste châle en pointe, fait de la même étoffe, qui pend des épaules aux talons, avec la rude et sombre cape qui enveloppe la tête et ne laisse paraître, comme dans le costume des plus austères communautés religieuses, qu’une très étroite lamelle du profil, elles inspirent une grande mélancolie. (…) Telles quelles, je ne nie point leur majesté, ni leur beauté, mais elles font rêver de tragédie plus que d’idylle…

Ce ne sont pas des femmes musulmanes voilées, telles que nous en croisons aujourd’hui, que Maurras décrit ainsi, mais les dames Corses qu’il rencontre en 1897 dans leur île et, pour commencer, sur le voilier qui l’amène de Marseille à Bastia. Dans ses notes de voyage, qui paraîtront en trois fois dans la Gazette de France avant d’être reprises en 1901 pour constituer le troisième « livre » d’Anthinéa sous le titre Figures de Corse, il nous livre bien d’autres traits de ce qu’était l’île de Beauté à cette époque : le clientélisme, le Conseil général, le mythe de Bonaparte… Continuer la lecture de « La Corse de 1897 »

La Chair, le Scapulaire et le Suicide

La Bonne Mort est l’un des plus anciens, et en tous cas le plus mystérieux, des neuf contes du Chemin de Paradis. Il a failli donner son nom, ou presque, au recueil lui-même, qui devait à l’origine s’appeler La Douce Mort. Charles Maurras, dans un extrait de lettre cité par Roger Joseph et Jean Forges, donnait des détails sur son projet de publication.

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La fin de l’AF et le Vatican

Nous voici arrivés au terme de L’Action française et le Vatican, avec la lettre à Pie XI et la conclusion.

Enfin ! s’exclameront certains. À ceux-là nous rappellerons qu’il y a encore deux séries d’appendices que nous pourrions leur asséner. Mais les appendices, en dehors de la conclusion, sont ou des textes déjà numérisés dans La Démocratie religieuse (comme l’épisode des cloches de Suresnes) ou des morceaux de la Politique quotidienne de Maurras que nous recroiserons fatalement à un moment ou un autre. Dans les deux cas, ils prendront leur place peu à peu dans le sommaire, au gré de nos disponibilités et de nos travaux futurs, sans qu’il soit besoin de prolonger cette AF et le Vatican en leur donnant une attention qu’ils méritent sans doute, mais pas en tant qu’ils sont insérés en appendices dans ce recueil composite et déjà passablement rempli de redites.

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Le conte bleu et le dilemme de Jacques Bardoux

Précisons d’abord à nos lecteurs qui, bien que francophones, ne ne seraient pas familiarisés avec certaines expressions, ou même aux plus jeunes, que le conte bleu dont il est question dans la Politique du 23 novembre 1926 est bleu comme on est dans le bleu ou comme on n’y voit que du bleu : La Vie catholique brode dans le vague, ne comprend visiblement rien aux objections qui lui sont faites, ou ne veut rien y comprendre, et finalement raconte n’importe quoi. Le conte qu’elle fait est donc un conte bleu, expression qui désigne aussi un conte à dormir debout. On l’aura compris, c’est d’un nouveau texte partiellement repris dans L’Action française et le Vatican qu’il s’agit.

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