Les quatre États confédérés dans le Midi

Marcellin Albert harangue la foule, 1907

Les « quatre États confédérés » sont l’une des formules qu’on retient volontiers de Maurras. Nous vous avons déjà présenté un texte de 1905 qui offre sans doute la meilleure synthèse des vues de Maurras sur ce sujet controversé. Nous vous proposons aujourd’hui Le Midi Esclave, qui aborde le même sujet dès 1903, 1907 pour sa reprise dans la revue L’Action française.

Car cette idée des quatre États confédérés, d’où est-elle venue à Maurras ? La question est d’autant plus importante qu’on y voit facilement, une certaine bien-pensance actuelle ayant tout imprégné et étant devenue dominante, une sorte de manie, de fixation incompréhensible, de persévérance malsaine chez Maurras à parler d’un sujet aujourd’hui regardé comme une grossièreté inconvenante.

Est-ce donc une sorte de culture hors sol, l’un de ces obscurs échaffaudages de pensées qu’on imagine réalisés par quelques hurluberlus dans une soupente où ils nourrissaient des pensées impures et abominablement anti-humanistes, comme des sorciers touilleraient des crapauds dans un chaudron, en ajoutant du fiel ?

Eh bien non ! Pour Maurras tout cela est précisément né du sol, et a en partie mûri au grand soleil du Midi : c’est ce qu’explique notre texte d’aujourd’hui, qui pour faire bonne mesure s’en prend aussi au fonctionnement républicain du parti radical, de ce vieux parti qui tenait le Midi d’autant plus étroitement que c’était sa première réserve de voix électorales, celle qui lui permettait de régner à Paris.

Il s’agit d’articles dans la Gazette de France de 1903, repris dans L’Action française de 1907, au moment où les événements du Languedoc viennent de faire trembler le pouvoir parisien, précisément, et ont obligé Clemenceau à une répression sanglante qui s’était doublée, dans la presse, d’une présentation peu flatteuse des Méridionaux vus comme d’éternel hâbleurs incapables de rien faire de sérieux.