La Corse de 1897

Avec leurs jupes et leurs corsages tout noirs, le vaste châle en pointe, fait de la même étoffe, qui pend des épaules aux talons, avec la rude et sombre cape qui enveloppe la tête et ne laisse paraître, comme dans le costume des plus austères communautés religieuses, qu’une très étroite lamelle du profil, elles inspirent une grande mélancolie. (…) Telles quelles, je ne nie point leur majesté, ni leur beauté, mais elles font rêver de tragédie plus que d’idylle…

Ce ne sont pas des femmes musulmanes voilées, telles que nous en croisons aujourd’hui, que Maurras décrit ainsi, mais les dames Corses qu’il rencontre en 1897 dans leur île et, pour commencer, sur le voilier qui l’amène de Marseille à Bastia. Dans ses notes de voyage, qui paraîtront en trois fois dans la Gazette de France avant d’être reprises en 1901 pour constituer le troisième « livre » d’Anthinéa sous le titre Figures de Corse, il nous livre bien d’autres traits de ce qu’était l’île de Beauté à cette époque : le clientélisme, le Conseil général, le mythe de Bonaparte… Continuer la lecture de « La Corse de 1897 »