Bourget, le précurseur

Paul Bourget est aujourd’hui bien oublié. Ou du moins bien peu lu si l’on considère l’immense succès qu’il recueillit de son vivant ou si on le compare avec des contemporains étrangers comme Mark Twain ou Henry James.

Littérature datée ? manque d’originalité ? ou plus cruellement manque d’importance ? Il est vrai que Bourget n’appartient pas à ces géants qui bouleversent la littérature et qu’on ne peut ignorer bien longtemps même après un relatif purgatoire. Pas plus n’appartient-il à ces auteurs novateurs qui, à défaut d’un vaste génie, jouent un rôle clef dans l’évolution des idées et des styles. Pas même n’appartient-il à ces auteurs à propos desquels on s’échange une ferveur commune entre zélateurs enthousiastes : Léon Bloy, Alexandre Vialatte, ou encore Malcolm Lowry. Le Disciple, événement considérable en son temps, est parfois encore lu. Mais c’est plus comme un témoignage d’époque que comme une œuvre littéraire à part entière, et Bourget nous dessine la figure inattendue d’un grand écrivain qui ne fut reconnu, salué et apprécié comme tel que par ses contemporains. Continuer la lecture de « Bourget, le précurseur »

Décès de François Marie Algoud

Nous apprenons avec tristesse le décès de François Marie Algoud. Maurrassien historique connu de beaucoup de nos lecteurs, nous l’avions rencontré et il nous avait prodigué de généreux encouragements, nous fournissant également divers textes d’intérêt qui se retrouvent sur notre site.

Ses obsèques auront lieu le 10 janvier 2012 à 10h30, à la Collégiale Notre-Dame de Poissy (Yvelines). Conformément à ses vœux il n’y aura pas de fleurs, mais une liste d’œuvres qui lui étaient chères et que l’on peut soutenir sera disponible sur place.

Quand la Douce Mort se fait moins douce

Le sixième des contes du Chemin de Paradis, troisième de la série des « Voluptés », est sans doute le plus secret de tout le recueil. Il fait partie des inédits, c’est à dire qu’il n’a été publié dans aucune revue avant la parution de l’édition de 1894 ; et dans l’édition de 1921, il est réduit de deux bons tiers de son volume, ne subsistant qu’à travers quelques tableaux privés de leur introduction et de leur fil conducteur. Pis encore : Maurras avertit le lecteur qu’il n’aura rien perdu à cette amputation, car « la pauvre donnée primitive mérite à peine les miséricordes muettes de l’oubli », affirme-t-il. Continuer la lecture de « Quand la Douce Mort se fait moins douce »