Un article de jeunesse sur l’éducation

Herbert Spencer par John McLure Hamilton

Maurras a souvent écrit sur l’enseignement et sur l’éducation au sens plus large, sujets de plusieurs des textes que nous avons déjà numérisés : de 1886 deux notes de lecture, l’une sur l’abbé Bouat et l’autre sur Élie Rabier jusqu’à Jeunes et Vieux en 1942, en ayant garde de ne pas oublier L’Avenir de l’Intelligence qui trace un tableau saisissant où s’insèrent ces préoccupations quant à la formation, à l’éducation, à la jeunesse.

Le texte que nous vous proposons aujourd’hui, Les Nouveaux Théoriciens de l’éducation et l’École de la paix sociale est un texte de jeunesse, puisqu’il date de 1887  : Maurras a un peu moins de vingt ans quand il écrit ce texte qui n’est qu’en apparence un compte rendu de sa lecture de plusieurs ouvrages sur l’éducation et la psychologie, compte-rendu fait pour la revue La Réforme sociale.

On peut dire en lisant ce texte que déjà se formaient en 1887 des pensées que l’on retrouvera ensuite, plus ou moins précisées, dans d’autres œuvres de Maurras, aussi bien les articles d’actualité qui aborderont les thèmes de l’éducation, de la jeunesse ou du développement des enfants, jusqu’aux vues bien plus larges de L’Avenir de l’Intelligence. Parmi les influences qui s’exercent alors sur Maurras certaines sont évidentes et explicites dans le titre même de notre article : celles de Le Play et de son École. Mais cet article nous est surtout l’occasion de souligner l’influence d’un auteur que l’on n’a pas l’habitude de considérer comme une des figures tutélaires du maurrassisme : il s’agit d’Herbert Spencer, grand nom de l’évolutionnisme et surtout connu aujourd’hui comme l’un des fondateurs du minarchisme et de l’individualisme libéral. Or nous avons déjà croisé Spencer à plusieurs reprises, dans de nombreux textes : parmi les références de Maurras, Spencer est l’une des celles qui reviennent très souvent, à propos de sujets très divers, avec un naturel certain, comme un auteur assimilé au même titre qu’un La Tour du Pin, un Bonald ou un Maistre. Sans doute nous manque-t-il quelques études sur les lectures les moins explorées du jeune Maurras et qui ont pourtant contribué à sa formation au point qu’il les citera régulièrement tout au long se sa vie, en particulier les auteurs anglo-saxons comme Spencer.