Les « Pédés », héritiers abusifs de La Tour du Pin

La Tour du Pin.
La Tour du Pin.
Que l’on se rassure, point de discrimination condamnable dans notre titre. Les Pédés, en 1934, dans les colonnes de L’Action française, ce sont les membres du Parti des Démocrates populaires, lointains héritiers des catholiques sociaux, qui ont abandonné en chemin l’essentiel du catholicisme et qui ont troqué la préoccupation sociale pour la démagogie électorale socialiste, comme va nous l’expliquer Maurras. La plupart de ces tristes et plats politiciens se retrouveront après guerre au MRP.

C’est qu’en 1934 Maurras marquait d’un long article le centenaire de René de la Tour du Pin. Y aura-t-il quelqu’un pour marquer le bicentenaire ? Et surtout avec quel écho ? Car malgré la ferveur des cénacles de royalistes sociaux, on trouverait avec peine une fraction du public, même cultivé, pour aujourd’hui connaître autrement que de nom le maître du catholicisme social…

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L’Étudiant français en 1920

Ferdinand Buisson.
Ferdinand Buisson vu par L'Étudiant français.
En novembre 1920, l’Action française lance un journal étudiant, baptisé L’Étudiant français, qui sera bimensuel jusqu’à la guerre. Dire qu’il reste toujours et dans tous ses articles d’un intérêt certain, surtout pour un lecteur contemporain, serait excessif ; la masse de certaines nouvelles ou compte-rendus n’intéresserait qu’un spécialiste de la vie estudiantine dans le Paris de l’entre-deux-guerres. Mais, dans la pléthore de déclinaisons de l’AF en brochures, feuilles, journaux catégoriels plus ou moins réguliers, il demeure l’un des plus importants par la qualité de certains articles et celle des rédacteurs. On peut citer les noms de Philippe Ariès, de Pierre Boutang, de Robert Havard de la Montagne, Claude Roy, André Malraux, Thierry Maulnier, Lucien Rebatet… Maurras y donnera quelques articles, souvent intéressants car ils sont destinés à une publication pour étudiants, où l’on se surveille moins qu’ailleurs, où les articles sont moins contraints par la stricte actualité quotidienne que dans L’Action française, et où l’humour a souvent sa part ravageuse, en particulier dans les dessins, pour la plupart signés Mus.

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Quand les Sybarites périrent de plaisir

Nous commençons aujourd’hui la publication, qui se poursuivra sur plusieurs épisodes, des contes du Chemin de Paradis. Cette œuvre majeure de Charles Maurras est une collation de neuf textes publiés entre 1892 et 1894 dans diverses revues. Œuvre de jeunesse, de badinage philosophique, Le Chemin de Paradis se trouva bientôt au centre des attaques des démocrates-chrétiens qui y voyaient une entreprise païenne et blasphématoire. La réédition de 1921, et toutes celles qui suivirent, est expurgée des passages les plus « anti-chrétiens » et accompagnée d’une nouvelle préface (devenue ensuite postface) qui explique, justifie, relativise, minimise… mais cela ne fera pas taire la polémique, si bien qu’il est impossible désormais de lire ces Contes au premier degré, en faisant abstraction de toutes les interprétations que leur ont données admirateurs, contempteurs et exégètes.

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Et si le président devient fou ?

À la fin de l’année 1918, le président des États-Unis Woodrow Wilson est le personnage le plus puissant du monde. Il est aussi le plus prestigieux, le plus populaire, celui dont on espère tout, dont on attend tout. L’intervention massive de ses armées a assuré la victoire. Désormais apôtre de la paix, il dicte ses conditions aux pays de la vieille Europe. Il est écouté comme on écoute un oracle. Seulement voilà ; ses succès, sa toute-puissance lui montent à la tête. Faute de contre-pouvoirs, rien ne vient obliger son orgueil à composer. Et en quelques mois, il perd toute mesure, tout jugement.

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