Un obscur recoin réservé à l’espoir

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Pendant les années d’occupation, la production journalistique de Charles Maurras se réduit ; le papier manque, et la censure est omniprésente. La rareté fournit l’occasion de prendre un certain recul avec une actualité dramatique, pour toujours y revenir avec un message d’unité et d’espoir.

Ainsi, le 29 septembre 1943, Maurras publie dans Candide le récit d’une histoire vécue dans son jardin de Martigues, la réapparition subite d’un fruit merveilleux dont on croyait l’arbre porteur perdu à jamais ; c’est l’« Apologue sous un figuier ».

La Providence s’y laisse prendre à faire aux mortels un don gratuit et inattendu, heurtant frontalement toute la mystique de l’action que Maurras enseigne depuis des années. À celui qui prêche un engagement incessant, affirmant qu’aucun effort n’est vain mais que sans effort aucun résultat ne sera obtenu, voilà que la nature et le Hasard viennent combler l’oisif de bienfaits inespérés. Il y faut une leçon tout de même, et ce sera, comme le croyaient les Anciens, la grâce qui finira par émerger de la barbarie pour sourire au « misérable peuple des hommes ».

En 1949, cet article est réédité avec quelques autres productions des mêmes années dans un recueil à faible tirage, Inscriptions sur nos ruines, sous le nouveau titre La Figue-Palme.