René de Marans

René de Marans est relativement oublié aujourd’hui, bien qu’il ait été une des plumes de L’Action française. Ce n’est donc que justice de ressortir de l’Almanach de l’A. F. pour l’année 1925 ce bref hommage à son compagnon qu’y signe Charles Maurras.

Ce nous est l’occasion également d’indiquer seulement un thème auquel plusieurs textes à venir nous ramèneront :

(…) je relisais, écrit Maurras, il y a peu son rapport sur un concours d’histoire où sa plume marquait avec tant de justice et de force la tare commune de nos historiens ! Ils ont adoré, loué, salué, tous les « schismes » français, mais tous ont été insensibles et comme indifférents à la réussite de l’effort national : Gaulois au temps de César, Algibeois au XIIe siècle, Anglais au XIVe, protestants au XVIe, frondeurs et camisards au XVIIe.

Alors que la définition même de ce qu’est le pays légal a dérivé plus loin encore de ce que pouvait déplorer Maurras, et que dans le même temps ce qu’il pouvait encore appeler le pays réel a moins de substance, qui ne voit que l’on pourrait peut-être dans la France d’aujourd’hui rajouter à cette liste de schismes les royalistes ou les nationalistes eux-mêmes, dans un paradoxe qui ne serait qu’apparemment scandaleux ? Lorsque « le parti de la nation, de l’unité, du roi », ne peut plus être décrit, au moins dans les faits sinon dans le droit, que comme un schisme au sein d’un pays dont la continuation est toute nominale et où la révolution s’est institutionnalisée, où même change ce fond de la population française dont la permanence est si souvent prise par Maurras comme préalable à ses démonstrations politiques ? Envisager simplement cette question, imaginer que quelques linéaments de réponse soient présents chez Maurras, cela paraît aussi sacrilège à certains tenants d’une orthodoxie maurrassienne étroite qu’aux sectateurs d’une République qui voue Maurras aux gémonies. La simple indication d’une histoire de France du point de vue de la nation qu’aurait envisagée René de Marans, précisément distinguée par Maurras d’une histoire de France du point de vue de l’État, semble pourtant bien ouvrir à ces considérations une voie étroite mais réelle. Nous y reviendrons.

C’est aussi l’occasion de reprendre quelques dessins de l’Almanach de 1925, où l’on revenait sur les jeux olympiques de 1924.

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Et aux tristes sires scandalisés par l’évocation de ce qu’on n’appelait pas encore avec componction des jeux « paralympiques », comme à ceux qui ne supporteraient pas que les oies tricotent hors des manuels de grec ancien, on ne conseillera qu’un remède, sorti lui aussi du même almanach :
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